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La culture sous toutes ses formes
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3 septembre 2011

L'enfer de la corruption (Force of Evil)

L'enfer de la corruptionDe: Abraham Polonsky

Avec: John Garfield, Thomas Gomez, Marie Windsor, Howland Chamberlain, Roy Roberts, Paul Fix, Stanley Prager, Barry Kelley, Paul McVey, Beatrice Pearson, Beau Bridges,...

Pays: Etats-Unis

Année: 1948

Synopsis

Joe Morse, un jeune avocat, devient conseiller d'un gang contrôlant les paris. Confronté à son frère, qui refuse d'entrer dans sa combine et amoureux d'une fille de la bande, il finit par se révolter et s'attaque à l'organisation.

Avis

Abraham Polonsky est un cinéaste connu seulement des cinéphiles. Pourtant il aurait pu aspirer à une meilleure carrière s'il n'avait été frapper durement par le Maccarthysme. Force of Evil est pourtant un classique du film noir, qui parvient à traverser le temps.
Les qualités de l'oeuvre se repèrent assez vite. Il y a d'abord du rythme qui est apporté par le format très court. Le cinéaste est dès lors amené à toujours avancer dans son récit. La réalisation est sobre, mais précise avec une bonne utilisation du noir et blanc de temps à autre.
Au niveau des thèmes, l'oeuvre touche à plusieurs points. En vrac: la corruption du monde des affaires, les relations familiales à travers un frère en aimant un autre alors que ce dernier le déteste pour la réussie de son cadet. Il y a aussi cette tentative de rachat de la part de ce dernier, de vouloir soulager sa conscience pour apparaître enfin comme quelqu'un de bien aux yeux de son frère aîné et de sa famille en manière générale. Ce jeune homme rencontrera également l'amour à travers la société de son aîné. La jeune femme fera tout pour faire quitter l'avocat du monde dans lequel il est embarqué et qu'il semble s'enfoncer de plus en plus au point d'atteindre un point de non-retour. On peut également voir dans ce film un léger pamphlet anti-capitaliste. Il faut dire que vu la taille imposante des bâtiments, la critique du système des entreprises et l'impression générale qui se dégage de l'oeuvre où l'on se dit que l'homme en tant qu'individu n'a pas sa place dans cette société, on est vraiment pas loin donc d'une critique acerbe. Ce n'est pas non plus une oeuvre de propagande anti-capitaliste, mais le cinéaste pose question. D'une certaine manière pas étonnant que les adeptes du Maccarthysme y ait vu une oeuvre communiste.
Le principal défaut du film réside peut-être dans sa durée et qu'on va finalement trop vite. Peut-être que certaines choses méritaient un traitement plus approfondis, notamment vis-à-vis de la psychologie humaine. Je trouve que les personnages principaux restent un peu trop des étrangers pour nous, un peu trop en surface.
A noter que les acteurs sont corrects, même si on n'a pas les meilleurs de leur génération. Reste un très bon John Garfield qui connaîtra lui aussi les affres du Maccarthysme. Il sombrera d'ailleurs dans l'alcoolisme à cause de sa mise à l'écart.
En bref, c'est une oeuvre avec énormément de qualités, mais qui nous laisse un léger goût de trop peu. On n'était pas loin du chef-d'oeuvre et on obtient au final un très bon film, qui reste très bien mémoire.

Note: 4/5

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