La guerre des boutons
De: Yves Robert
Avec: André Treton, Michel Isella, Martin Lartigue, François Lartigue, Jacques Dufilho, Yvette Etievant, Jean Richard, Michel Galabru, François Boyer, Pierre Tchernia,...
Pays: France
Année: 1961
Synopsis
C'est la rentrée des classes. Comme chaque année, les écoliers de Longeverne commandés par Lebrac déclarent la guerre à ceux de Velrans. A la première bataille, Lebrac a une idée géniale: arracher tous les boutons et confiquer ceintures et bretelles des prisonniers afin de les faire rosser par leur propres parents...
Avis
Beau film sur le monde de l'enfance, porté par de sympathiques garnements et principalement grâce au jeune acteur principal, très réussi dans son rôle et très charismatique. Lebrac laisse une empreinte inoubliable dans les mémoires au même titre que celui de Petit Gibus. Ce dernier sortant la réplique culte de La guerre des boutons: "Si j'aurais su, j'aurais pas venu."
Le film de Robert est également devenu culte. Il faut dire qu'à l'époque, il comptera près de dix millions de spectateurs en salles. Une jolie performance donc. Ce monde de l'enfance dépeint par le cinéaste reste celui de l'innocence couplé à l'apprentissage de la vie, à vouloir s'affirmer dans un groupe, s'amuser, etc. Vu les différences d'âge, c'est bien différents panels de l'enfance qui sont évoqués. Pour certains, ils sont encore tout jeune alors que d'autres rentrent petit à petit dans l'âge adulte. Mais les adultes en question ne montrent pas toujours le bon exemple. A ce titre, la phrase de conclusion de Lebrac est remarquable. L'oeuvre possède de l'humour, mais je dois avouer que je m'attendais à plus de ce côté là. En effet, si le début est rempli de phrases drôles ou situations cocasses, l'aspect de la lutte contre les membres de l'autre école prend parfois un côté trop sérieux. Assez étrangement seul le Petit Gibus parvient encore à nous faire sourire ou rire avec sa phrase. Certes, il y a cet apprentissage et l'aspect adulte qui arrive pour certains, mais était-ce nécessaire de faire disparaitre toute forme d'humour ou presque?
La mise en scène de Robert comporte quelques longueurs qui se ressentent surtout dans la partie finale et dans la recherche du jeune Lebrac, ce dernier ayant fugué. Mais reconnaissons que chaque image a une logique dans la construction du film. L'oeuvre de Robert est maîtrisée, mais parfois longuette.
On peut aussi titiller sur le fait qu'on constate la transition entre les époques. L'enfance d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle de nos parents et grands-parents. C'est un monde que l'on regarde avec sympathie, mais qui nous reste en même temps étranger par les activités et les jeux, qui ne sont plus les mêmes de mon enfance et qui le sont encore moins pour les enfants d'aujourd'hui. Mais sur le fond, l'oeuvre possède un caractère universel car chaque enfant est amené à grandir et à se construire d'une manière ou d'une autre.
Grâce à ses comédiens, à ses répliques et quelques situations cultes et en plus d'avoir très bien cerné le monde de l'enfance, Robert signe une comédie qui a un peu vieilli sur la forme, mais qui reste très sympathique avec une universalité indéniable.
Note: 3.5/5