Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La culture sous toutes ses formes
Archives
15 septembre 2013

Les Bêtes du sud sauvage (Beasts of the Southern Wild)

Les bêtes du sud sauvage

De: Benh Zeitlin

Avec: Quvenzhané Wallis, Dwight Henry, Levy Easterly, Lowell Landes, Pamela Harper, Gina Montanna, Amber Henry, Jonshel Alexander, Nicholas Clark, Joseph Brown, Henry D. Coleman, Kaliana Brower, Philip Lawrence, Hannah Holby,...

Pays: Etats-Unis

Année: 2012

Synopsis

Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père. Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs. Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.

Avis

Avec Les Bêtes du sud sauvage, nous assistons très certainement à la naissance d'un cinéaste rempli de talent. Avec son premier film, il parvient déjà à impressionner en trouvant un style qui lui est propre et en évoquant plusieurs thèmes.

Benh Zeitlin nous plonge dans le bayou et plus particulièrement en suivant une jeune fille de six ans, Hushpuppy, surnommée Boss par son père. Il fallait donc une jeune actrice remplie de talent pour que le film fonctionne, vu que le cinéaste ne quitte pas un seul instant cet enfant. Le choix s'est porté sur une jeune fille totalement inconnue dans le monde du cinéma, et pour cause, il s'agit de son premier film. Quvenzhané Wallis a été choisie après que Zeitlin aie quand même auditionné quelques milliers de fillettes. Et le choix s'avère tout simplement gagnant tant la jeune fille est remarquable, de bout en bout. Le rôle du père est tenu par Dwight Henry, lui aussi un total inconnu, puisqu'il est... boulanger. Pourtant, il est tout aussi excellent.

Ce film est un conte sur l'enfance, avec quelques petites touches de fantastique avec les aurochs. Mais ce n'est pas seulement cela. On peut y voir d'autres thèmes abordés. Dans un premier temps, il y a l'écologie et la fonte des glaces. Zeitlin porte un constat à travers les yeux de l'enfant et parfois les paroles du père. Il regarde au loin les usines et trouve que l'endroit, au-delà de la digue, est tout simplement laid. Ne traitant jamais avec lourdeur ce sujet, Zeitlin tente de replacer l'être humain dans le contexte de la nature, de le repositionner par rapport à l'univers. Nous sommes si petit face à l'immensément grand.

Mais l'univers ne tiendrait pas si tous les rouages n'étaient pas si bien imbriqués. Un petit élément casse et tout s'effondre. Là aussi l'allégorie sur la nature et le monde qui nous entoure me semble justement indiqués.

Outre tout cela, nous pouvons constater que les décors sont apocalyptiques. On semble parfois être dans un futur proche, mais qui nous semble incroyablement au présent. La montée des eaux est inévitable et cette tornade qui approche, en plus, n'arrange rien. En voyant cette Amérique profonde constituée de gens démunis, nous pensons directement à Katrina et à la Louisiane. Le film a été justement tourné dans cet état.

Enfin, c'est un film sur l'enfance et sur la relation père - fille. C'est aussi une oeuvre qui évite tout misérabilisme et tout apitoiement sur soi-même. Le père est malade, mais il ne veut pas de larmes. Il faut continuer à avancer, à vivre. Ce père qui peut se montrer à la fois très dur, et à la fois très tendre. Le voyage de la petite Hushpuppy est initiatique, mais la grandit sans aucun doute. Le film offre d'ailleurs de formidables séquences père - fille, parfois assez émouvantes.

Benh Zeitlin offre donc une oeuvre exceptionnellement riche pour un premier film. Nul doute que le cinéaste s'est déjà fait un nom. Et quand on voit le nombre de récompenses amassées par le film ainsi que les succès critiques tant des professionnels que des amateurs de cinéma, nul doute que le cinéaste est déjà attendu au tournant.

Note: 4.5/5

Publicité
Commentaires
La culture sous toutes ses formes
Publicité
Derniers commentaires
Publicité