Ravage

De: René Barjavel

Synopsis

"Vous ne savez pas ce qui est arrivé? Tous les moteurs d'avions se sont arrêtés hier à la même heure, juste au moment où le courant flanchait partout. Tous ceux qui s'étaient mis en descente pour atterrir sur la terrasse sont tombés comme une grêle. Vous n'avez rien entendu, là-dessous ? Moi, dans mon petit appartement près du garage, c'est bien un miracle si je n'ai pas été aplati. Quand le bus de la ligne 2 est tombé, j'ai sauté au plafond comme une crêpe... Allez donc jeter un coup d'œil dehors, vous verrez le beau travail!"

Avis

Je découvre Barjavel avec son roman Ravage qui a été écrit alors que la France était occupée par l'Allemagne et sous contrôle de Vichy. Peut-être est-ce dans cet environnement particulier de l'époque et de la guerre qu'il faut trouver des raisons aux différents messages véhiculés par le livre. Barjavel offre une oeuvre au fond douteux voire même nauséabond par moments.

Il y a toutefois des points positifs à ce livre et je vais quand même débuter par ceux-là. Tout d'abord, Barjavel sait rythmer ce qu'il raconte et dans la lecture même, on ne s'ennuie jamais. Il a aussi le chic pour créer assez admirablement le contraste entre l'ambiance du début du livre et sa fin. Entre le monde des machines et cette facilité de vie et la catastrophe qui pousse les gens sur la route ainsi que la mort qui rôde à chaque instant.

On peut rajouter à cela une imagination de Barjavel qui propose une réalité assez plausible de l'avenir. Bien que certains éléments soient totalement démodés et qu'il s'imaginait voir encore d'application au 21ème siècle.

Hormis cela, c'est surtout dans les propos du livre qu'il faut s'attarder. Barjavel s'attaque à une société qui perd totalement pied. Face à la catastrophe, les hommes se déchaînent et se transforment en bête capables de tuer sans vergogne et sans remords. Ce qui m'a paru assez choquant, c'est que le principal personnage, François, tue sans raison. C'est un homme totalement déshumanisé.

Le dernier chapitre est de loin le plus nauséabond et fait plonger le livre dans le ridicule. Le Patriarche, le nom de ce chapitre donc, démontre François comme devenu chef d'une partie d'un territoire et surtout prônant la polygamie et une société dominée par les hommes. Les femmes ne servant plus qu'à assurer la pérennité de l'espèce.

C'est franchement plus que limite au niveau du message. Est-ce une volonté réelle de Barjavel ou alors a-t-il cherché à plaire aux instances de l'époque ? Que la été aussi l'impact de l'invasion allemande sur Barjavel ? Des questions sans réponse à l'heure actuelle, mais un bouquin franchement dépassé quoiqu'il arrive sur le plan du message et de la morale qu'il transmet.

Note: 1.5/5