Le voyage de Chihiro (Spirited away (Sen to Chihiro no Kamikakushi))
De: Hayao Miyazaki
Avec les voix de : Rumi Hiiragi, Miyu Irino, Takeshi Naito, Yasuko Sawaguchi,...
Pays: Japon
Année: 2001
Synopsis
Chihiro, dix ans, a tout d'une petite fille capricieuse. Elle s'apprête à emménager avec ses parents dans une nouvelle demeure. Sur la route, la petite famille se retrouve face à un immense bâtiment rouge au centre duquel s'ouvre un long tunnel. De l'autre côté du passage se dresse une ville fantôme. Les parents découvrent dans un restaurant désert de nombreux mets succulents et ne tardent pas à se jeter dessus. Ils se retrouvent alors transformés en cochons. Prise de panique, Chihiro s'enfuit et se dématérialise progressivement. L'énigmatique Haku se charge de lui expliquer le fonctionnement de l'univers dans lequel elle vient de pénétrer. Pour sauver ses parents, la fillette va devoir faire face à la terrible sorcière Yubaba, qui arbore les traits d'une harpie méphistophélique.
Critique
Miyazaki nous emmène une nouvelle fois dans un voyage somptueux au coeur de la mythologie nippone quatre ans après le (très) réussi Princesse Mononoké. Exit cette fois-ci le message écologique mais cette fois c'est la place de l'enfant dans la société d'aujourd'hui qui est analysée par Miyazaki. Et le constat de l'enfant chez ce génie de l'animation japonaise n'est pas vraiment reluisant. Dès le départ, nous voyons Chihiro comme une enfant capricieuse, difficile et remettant toujours en question les avis de ses parents (le refus du déménagement, "rentrons" plutôt que de se promener et de profiter un peu). Mais pour Miyazaki, si l'enfant devient si difficile, c'est peut-être parce que les parents ne remplissent plus vraiment leur rôle. Ainsi, les parents préfèrent nettement fuir la situation et ne font que quelques petites remarques bien trop "molles" que pour l'enfant ne puisse arrêter (de la part des parents, il n'y a qu'un: "Chihiro vient". Ou un "tu te dépêches". Mais sans plus). Pour Miyazaki, la faute vient donc des deux côtés. Cependant, tout le film ne fait pas un constat noir. Ses parents transformés en cochon, Chihiro reste dans la sorte de ville abandonnée le jour mais où la nuit de drôles de personnages arrivent. Les dieux japonais en personne. Il faut bien avouer que le film prend vraiment toute son ampleur à partir de ce moment-là. Chihiro connaît la difficulté du travail, de la discipline,... Pour au final devenir une enfant un peu moins capricieuse, goûtant au plaisir de retrouver ses parents.
Beaucoup pensent que l'avenir des dessins se fait par le biais de l'animation. Beaucoup sont subjugués par la beauté d'un Monde de Némo (je fais partie de ceux-là malgré tout) ou par la plupart des oeuvres du studio Pixar, véritable fer de lance de l'animation. Et pourtant, je trouve que les dessins traditionnels conservent un charme vraiment fantastique et qui sont encore d'une rare beauté. Il me semble que le dessin a encore de beaux jours devant lui avec des gens comme Miyazaki. Quid de savoir ce qui se passera quand cette personne aura disparu? L'animation et le dessins sont deux styles totalement différents mais qui possèdent chacun leurs charmes. Et ce n'est pas étonnant de se retrouver ébahi devant la qualité des dessins de Miyazaki et son équipe.
Au final, le réalisateur nippon nous entraîne une fois de plus dans un voyage étonnant, moins violent qu'un Princesse Mononoké mais la cause dont il défend ne le nécessite pas. Un voyage fantastique vraiment au pays de la mythologie japonaise...
Note: 4/5