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La culture sous toutes ses formes
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25 décembre 2007

2001 : l'odyssée de l'espace (2001: a space odyssey)

deux_espaceDe: Stanley Kubrick

Avec: Keir Dullea, Gary Lockwood, William Sylvester, Daniel Richter, Douglas Rain, Margaret Tyzak,...

Pays: Grande-Bretagne

Année: 1968

Synopsis

A l'aube de l'humanité, des singes découvrent un monolithe noir. L'un d'eux se sert d'un os comme une arme. Quatre millions d'années plus tard, le Dr Floyd va sur la lune enquêter sur l'existence d'un monolithe noir mystérieux. Puis, un vaisseau spatial, le Discovery, part pour Jupiter.

Critique

Ah Stanley Kubrick... Ce réalisateur capable de passer du film noir au film psychologique en passant par un péplum ou encore un film d'époque... Et puis, il y a 2001: l'odyssée de l'espace... Une oeuvre de science-fiction? Bien plus que cela... Le génie d'un cinéaste qui nous offre une oeuvre métaphysique remarquable. A part Kubrick, personne n'a encore compris tout son sens. Mais lui-même le savait-il? Ou a-t-il simplement voulu que chacun qui voit son film n'y comprenne que ce qu'il a envie?
Commençons toutefois par le plus gros défaut du film. Il est lent... très lent... trop lent! 2001 divise à cause de cette lenteur. Soit on accroche et on tente de s'imprégner des images qui défilent sous nos yeux soit on décroche totalement et on est parti pour plus de deux heures de calvaire.
Cependant, hormis cela, il n'y a absolument rien à dire d'autre sur d'éventuels défauts. Excepté que beaucoup le trouveront beaucoup trop incompréhensible. Pourtant, tenons-nous en simplement aux faits. Kubrick a encore été cherche une bande-son extraordinaire pour son oeuvre. Les acteurs sont tous parfaits. Et enfin, le maître nous gratifie de quelques sublimes moments de réalisation: les singes découvrant le monolithe, le singe découvrant que l'os peut servir d'arme. L'os se transformant en vaisseau spatial (formidable ellipse, qui nous fait faire un bond de quelques centaines de milliers d'années), quelques scènes avec Hal, la scène des étoiles et enfin, l'embryon dans ce même cosmos comme signe de fin. Il y a beaucoup de choses à tirer de quelques éléments cités ci-dessus.
Tout d'abord, quelle est la signification de ce mystérieux monolithe? Est-ce Dieu qui nous apporterait la connaissance via celui-ci ou alors une sorte d'entité extérieure, une vie extraterrestre? Impossible d'y répondre, mais ce monolithe est véritablement sublimé, puisqu'à chaque fois qu'il intervient, Kubrick le filme au moins une fois en contre-plongée. De plus, il est impossible de ne pas voir un lien entre le monolithe et la découverte par le singe que l'os peut servir d'arme.
Ce même monolithe est ensuite découvert sur la lune. C'est alors que le Docteur Floyd, son équipage et Hal (l'ordinateur) entrent réellement en jeu. Les années 60 marquent vraiment le début de l'informatisation et de l'arrivée réelle des ordinateurs dans la vie de l'homme. Kubrick imagine qu'en 2001, l'ordinateur pourra tout faire. Il est même presque indépendant une fois branché. Il n'en est pas loin de la vérité même si ceux-ci ne sont pas aussi intellogents que Hal. Mais la science progresse... Revenons à Hal et à ce qui pourrait être des inquiétudes que Kubrick émet vis-à-vis des ordinateurs. Trop de liberté, trop d'intelligence et ils pourraient au fond avoir envie de se rébeller contre l'homme. L'élève dépassant le maître. Si le sujet n'est pas abordé de la même manière que pour un Terminator, le raisonnement et le fond de la pensée en est proche tout de même. Malgré tout, l'homme gagne son duel contre la machine, au prix toutefois de certains morts et quelques sacrifices. On peut même, si on le souhaite, aller plus loin dans le raisonnement. La victoire de la vie réelle contre la vie artificielle. L'une qui possède tout son sens pour Kubrick et l'autre pas. D'ailleurs, c'est l'homme qui continue le voyage vers Jupiter. Pas l'ordinateur.
Ensuite, le docteur Floyd traverse les étoiles. Le temps semble s'accélérer. Il n'a plus aucune importance. Les étoiles deviennent des couleurs. Floyd est subjugé par son voyage. Nous aussi. Le voyage continue. Et subitement on arrive dans une pièce. Ou sommes-nous? Sur Jupiter? On ne le sait pas vraiment, et ce n'est pas véritablement la question. Un homme vieux. La mort. Et ensuite, retour dans l'espace et voici qu'apparaît l'embryon. D'où vient-il? Qui est-il? Est-ce Floyd qui a acquis la vie éternelle. Une nouvelle évolution dans la vie de l'homme. Après être passé de singe à homme, l'homme deviendrait immortel? Une chose semble certaine en tout cas, c'est que le monolithe est le dénominateur commun à des changements importants pour l'être humain.
Voici une explication comme une autre. Vous avez le droit de ne pas être d'accord. Chacun possède le droit de se faire sa propre opinion. Surtout avec 2001... Cette oeuvre est d'une puissance sans égale. C'est sans doute aussi l'un des meilleurs films de Stanley Kubrick qui n'a jamais été aussi loin dans la réflexion en alliant aussi la réussite sur le plan technique. Bref, 2001: l'odyssée de l'espace est un chef-d'oeuvre immanquable. Mais ça vous l'aviez compris...

Note: 5/5

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Commentaires
A
Ma première claque cinématographique !!!<br /> <br /> Cette lenteur que tu soulignes Benoît, rend pour moi cette oeuvre parfaitement hypnotique, totalement fascinante...<br /> <br /> Je suis toujours hallucinée par les scènes d'espaces et de vaisseaux spatiaux. Malgré l'évolution des effets speciaux, le film ne prend pas une ride, il demeure visuellement superbe.<br /> <br /> Quant à cette liberté qui est offerte au spectateur de se faire sa propre interprétation de l'histoire, c'est quelque chose que j'adore dans le cinéma.<br /> <br /> A ce sujet Bastien, je trouve ton "tiercé" quelque peu restrictif...<br /> Ce phénomène c'est du quasi récurrent chez Lynch (notamment sur Lost Highway et INLAND EMPIRE...), on pourrait aussi (entre autre) se référer à "El Topo" ou pour rester en Europe, à "Swimming Pool" d'Ozon...<br /> <br /> En revanche, je suis tout à fait d'accord sur le fait que la lecture du roman d'Arthur Clarke est très interressante en complément du film ;-)
T
C'est pas que j'ai pas eu l'envie mais j'ai pas eu le temps ! J'ai vu la première heure et demi 2 fois mais à chaque fois un ptit imprévu qui fait que je l'ai tjrs pas terminé :-(<br /> Mais je le verrai c'est sûr :D
D
Oui c'est un film lent qui prend son temps. La musique des Strauss (Richard et Johan) fait merveille dans ce film. Je fais partie des (nombreuses) personnes qui n'ont pas compris la fin mais ce n'est pas grave car c'est tellement bien, beau, etc qu'il suffit de le regarder. J'ai eu le plaisir de voir ce film lors d'une reprise un été sur grand écran dans une salle bourrée. C'était magique.
B
Lol mais c'est l'avantage de ce film (comme Pink Floyd : The Wall que je suis pas mécontent d'avoir trouvé :D) c'est que tu peux y voir ce que tu veux, ce sera bon !<br /> <br /> Ce qui est drôle aussi c'est de voir que Kubrick adorait vraiment faire l'antithèse de son film précédent, ici Dr Folamour en l'occurence où là la machine gagnait sur l'Homme... Puis Dr Folamour est un film court, très vif, plein de rebondissement, et ici rien... C'était la minute analyse lol<br /> <br /> Pour Sicko je préfère aller à Cuba, ce magnifique pays où les soins sont gratuits mais où visiblement la pauvreté n'a pas lieu selon Moore :p
N
Magistral film, un monument qui, à l'image du monolithe, continue à faire parler de lui. Le fait que vous disiez que Kubrick lui-même ne comprenait pas le sens de son film est marrant, mais c'est pas con finalement. J'ai pourtant mis du temps à le voir en entier : la première fois j'ai arrêté au bout d'une demi-heure, puis progressivement plus longtemps. Mais la musique, la photo, le cadrage, tout est presque parfait.
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