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La culture sous toutes ses formes
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2 février 2009

The War

the_warDe: Ken Burns et Lynn Novick

Avec: /

Pays: Etats-Unis

Année: 2006

Synopsis

La Seconde Guerre mondiale vue à travers quatres villes américaines et de ses habitants. Ces derniers ont connu la guerre de près ou de loin.

Avis

Comme de coutume, je quitte de temps en temps le monde du cinéma pour m'intéresser à des séries ou à des documentaires. Je dois bien avouer que The War de Ken Burns et Lynn Novick prends une place assez importante dans ma DVDthèque ou tout simplement dans ma vie en général.
Depuis que je suis jeune, j'ai baigné dans des histoires racontant la Seconde Guerre mondiale. Mes grands-parents ont connu cette guerre, ils ont connus les affres de celle-ci, la souffrance, la privation, et ce malgré leur jeune âge. Différentes histoires m'ont été racontées par mon grand-père paternel, qui est né au début des années vingt et qui avait donc l'âge pour se souvenir de l'époque. Au fur et à mesure des histoires, des livres ou des cassettes vidéos qu'il me prêtait quelques années plus tôt (mon autre grand-père l'a fait également mais il était très jeune au moment du conflit, vu qu'il est né en 1940), j'ai appris à m'intéresser à l'histoire mais plus particulièrement à la Seconde Guerre mondiale, le conflit le plus meurtrier qu'a connu cette Terre. Lors de mes secondaires, j'étais en option histoire lors des deux dernières années. J'ai dû pour ma 5ème et ma 6ème réaliser deux travaux de fin d'années. Le premier a porté sur la bataille des Ardennes et plus particulièrement sur ce qui s'était passé à Bastogne. Le second avait pour sujet la bataille de Stalingrad. C'est évidemment à cause de tout cela que le genre du film de guerre constitue l'un de mes favoris. 
Mais c'est lors du premier travail que j'ai probablement vécu une des expériences les plus fortes et à la fois les plus troublantes. J'ai été faire quelques photos dans la région de Bastogne. Outre le mémorial consacré à la bataille, on y retrouve quelques cimetières militaires dans les environs. Il y a le cimetière allemand de Recogne, qui regroupe 6807 soldats de la Wermacht âgés entre 17 et 52 ans. C'était déjà assez émouvant à ce moment-là, il y a le nom de six soldats par stèle. Ensuite, je me suis rendu au cimetière américain de Henri-Chapelle. 7992 militaires y sont enterrés. Je me souviens encore que trois frères y sont enterrés. Chaque soldat possède sa propre tombe, dont les soldats inconnus. Je crois que ce fut à ce moment-là un des instants les plus émouvants que j'ai connu. J'ai comme l'impression d'avoir enfin vu ce que les ravages de la guerre avaient causé. La plupart des hommes enterrés étaient à peine plus âgés que moi lors de leur mort.
Si je vous parle de tout cela, c'est parce que The War, c'est un peu cela. Un documentaire incroyable qui reprend l'avis des gens, d'actuels vieillards qui ont connu la guerre de près ou de loin. Soit ils étaient soldats, soit un frère ou un époux y étaient. Ce qu'il y a de remarquable dans le documentaire de Burns et Novick, c'est que si on s'intéresse aux faits et aux grands événements, c'est bien l'intime et le détail qui ressortent avant tout. On prends des cas par cas, on décide de suivre un soldat. Peut-être que celui-ci mourra plus tard. On apprend par exemple que l'espérance de vie d'un sous-officier sur le front ne dépasse pas les deux semaines. Toujours est-il que l'horreur nous y est décrite ou parfois montrée. Un ancien soldat américain raconte ce qu'il a vu, ce que l'ennemi a pu commettre comme atrocités quand ce n'était pas des compagnons d'armes. On y voit des images du débarquement de Normandie, à Omaha Beach surtout. Lors de l'opération Market Garden, des parachutistes polonais furent largués en pleines lignes ennemies. Du pain béni pour les Allemands que l'on voit alors tirer comme dans une foire sur ces hommes. La plupart qui touchaient le sol étaient mort bien avant, dans les airs... Et puis il y a aussi la Bombe et ses ravages qui durent encore maintenant ou les terribles images des camps de concentration. Le documentaire commence évidemment au moment de l'entrée en guerre des USA avec l'attaque de Pearl Harbor et se termine lors de la reddition du Japon. Mais sans pour autant prendre un parti pris. Les atrocités ont été commises par tous les camps, sans exceptions.
On notera d'un point de vue plus technique, l'énorme travail réalisé sur le son. Il y a bien sûr les éléments sonores que l'on entend directement à partir des images d'archives mais il y a parfois des sons qui ont été rajoutés par l'équipe. On appréciera également la magnifique composition musicale qui traverse tout le documentaire, sur quatorze épisodes. Le montage de tout cela est également très propre. On vit presque cette guerre au jour le jour. Les sept premiers épisodes sont très bien faits mais on entre dans une autre dimension à partir du débarquement. On a l'impression que le documentaire monte en intensité en même temps que le conflit s'accélère pour les Américains à partir de juin 1944. Je crois et je pense même pouvoir affirmer que Burns et Novick ont réussi avec The War à faire le documentaire le plus émouvant sur la Seconde Guerre mondiale tout en étant aussi bourré d'informations. On y apprend énormément de choses. Sans aucun doute le meilleur documentaire sur ce conflit. Dans ce documentaire, je retrouve tout ce qu'on m'a raconté auparavant. On s'intéresse vraiment au vécu. Une oeuvre remarquable, je ne le répêterai jamais assez...

Note: 5/5
      

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Commentaires
A
Je vous rejoins en tous points.<br /> Passionné d'histoire et des deux conflits mondiaux en particulier, j'ai "consommé" quantité de documentaires et sources diverses. The War est spécial. Il touche à l'intime, je suis entièrement d'accord. Il fait aussi parfaitement sentir l'engagement individuel autant que celui de la nation américaine.<br /> J'ai particulièrement été frappé par l'histoire du pilote de P47. Il est de ceux ou est exprimé le fait que, dès l'engagement, il y a la ccertitude de ne pas en revenir. Le témoignage de l'infirmier juif, à partir de la bataille des ardennes est également saisissant. Et je ne parle même pas de la campagne du pacifique, ou l'on saisi l'incompréhension totale entre américains et japonais, d'une certaine façons que ce n'étaient pas un conflit entre des hommes ...<br /> The War est hypnotique.
A
Sacré article !<br /> Ma grand-mère maternelle est née en 1910, et elle m'a également beaucoup raconté les deux guerres. Elle a d'ailleurs écrit ses souvenirs. De ce fait, ton article me touche beaucoup. Et je ne suis pas la seule, apparemment. Je ne connais pas ce documentaire, mais je compte bien le découvrir.<br /> <br /> Je t'ai ajouté dans mes liens, sur mon tout nouveau et second blog "Paths of the fair". J'espère que ça ne t'ennuie pas. En plus d'être une belle banque de données en matière de cinéma, tes articles sont toujours intéressants. <br /> @ bientôt
B
Salut D,<br /> merci pour ton commentaire et peu importe que tu le postes plus tard ou maintenant. Je te connais et je sais que tu es habitué à parcourir mon blog depuis le début. Donc si tu ne l'avais pas fait maintenant, tu l'aurais réalisé plus tard. <br /> Je dois bien avouer que c'est la première fois pour moi que je m'exprime d'une telle manière sur un blog.<br /> Etant donné que je suis à la base très taiseux sur moi, mes souvenirs et mon vécu, j'ai eu un peu de mal au début à franchir le pas mais je m'y suis lancé. J'avoue avoir beaucoup aimé et réitérer l'expérience sur d'autres billets, assurément.<br /> Pas tous, car tous les films ne me permettent pas, à l'heure actuelle, de ressortir un souvenir qu'il soit bon ou mauvais. Pour le prochain billet sur les courts-métrages de Scorsese, je ne compte pas évoquer cela comme pour The War. Mais le billet suivant, je vais tenter de refaire pareil. :-)<br /> Quant à Aliens, oui on peut le voir peut-être comme un genre de guerre mais pas à proprement dit. C'est une guerre entre aliens et humains. Mais qu'est-ce qu'une guerre? Est-ce une bataille rangée ou une confrontation entre deux groupes distincts. Tout dépend de ce qu'on appelle la guerre et la définition qu'on lui accorde.
D
Bonsoir Benoît,<br /> J'espère d'abord que tu me pardonnes, je viens te lire un peu plus tard que je ne le souhaitais initialement.<br /> Tu sais que j'apprécie l'écriture à la première personne. Ce n'est pas une loi en soi, bien sûr. Mais c'est un beau possible, à mes yeux. Notamment quand son emploi permet d'éclairer "d'où" parle celui qui écrit. Et ça je trouve que c'est extrêmement précieux. Savoir "d'où" quelqu'un parle. <br /> Et c'est bien ce que tu arrives à ouvrir ici. <br /> C'est un billet particulièrement stimulant que tu livres ici. <br /> Autant te dire que je suis sûr de voir The War un jour...<br /> Peut-être réécriras-tu ainsi, peut-être comme avant, peut-être dans une alternance, peut-être creuseras-tu davantage l'un, l'autre, les deux ou découvriras-tu autre chose encore... Que ressens-tu, toi, de ce billet ? <br /> Bon week-end jeune homme ;-)
D
Bonsoir Benoît, c'est une blogueuse de l'autre bout du monde qui m'avait proposé d'envoyer ce dvd. Elle l'avait vu et elle m'a gentiment proposé de me l'envoyer. J'ai accepté, je l'ai reçu et j'ai visionné en partie ce magnifique documentaire. Je n'ai malheureusement pas terminé ce visionnage et je le regrette. Je compte bien y arriver un jour. Il faut saluer cette oeuvre avec des archives jamais vues ou rarement vues et le parti pris de choisir 4 petites villes totalement inconnues avec des gens ordinaires qui ont joué un rôle ou participé dans cette guerre est passionnant.
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