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La culture sous toutes ses formes
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15 mars 2009

Le salon de musique (Jalsaghar)

le_salon_de_musiqueDe: Satyajit Ray

Avec: Chabbi Biswas, Ganda Pada Basu, Kali Sarkar, Tulsi Lahari,...

Pays: Inde

Année: 1958

Synopsis

Le déclin par étapes d'un mécène, aristocrate de la caste des Zamindars, propriétaire terrien oisif, protecteur des arts mais imbu de la noblesse de sa caste, de ses droits et de ses vertus. A sa passion pour la musique et la danse, illustrée par les réceptions toujours plus ruineuses données dans le salon de musique, il sacrifiera sa fortune et, indirectement, sa famille...

Avis

L'Inde est un formidable pays de films. Depuis des décennies, Bollywood fournit de nombreuses oeuvres à ce pays et plus accessoirement à ce continent. Pourtant, en Occident, c'est un cinéma assez confidentiel, qui trouve un public mais qui ne jouit pas d'une popularité excessive. Vous ne trouverez jamais ou presque un film indien dans un complexe ciné belge par exemple.
Dommage, car je viens de constater à ma très grande surprise que le septième art est incroyablement bien représenté là-bas. Et ce depuis pas mal d'années aussi.
Satyajit Ray fait partie de ceux-là. Cinéma grandiose vraiment, composé d'une musique remarquable. Une mise en scène épurée, classique dans un certain sens mais néanmoins remarquable. De superbes plans parcourent le film du début à la fin, avec un moment fantastique qui est la danse de la jeune fille. Evidemment, que serait Bollywood sans ces longs passages remplis de musique. La part belle est d'ailleurs laissée à la composition et au son plutôt qu'à la danse. Hormis, la séquence avec la jeune demoiselle, il n'y a pas d'autres moments comme celui-là.
Sur la forme, l'oeuvre de Ray s'inscrit déjà comme un succès. Et pas n'importe lequel pour moi puisque j'ai vraiment du mal au cinéma, avec les films faisant la part belle à la musique. Vous ne trouverez d'ailleurs pas ou peu de comédies musicales sur ce blog. Oh, pourtant il doit bien y en avoir l'une ou l'autre qui traine dans ma DVDthèque. Je me souviens être procuré Cabaret avec Lisa Minelli. Il faudra bien que je m'y lance un jour ou l'autre.
Mais que serait un film si le fond n'était pas présent? Ça tombe bien, c'est le cas chez notre ami Ray. Très clairement critique envers notre ami qui fait partie de la classe dominante. Toutefois, il demeure chez le cinéaste indien une volonté de donner une certaine sympathie à son personnage. C'est clair que c'est homme est vénal, pense énormément à lui-même et gaspille son argent. Mais sa femme et son fils, plus particulièrement ce dernier sont sa vraie raison de vivre. De plus, c'est un véritable adorateur d'art et plus précisément de la musique. Bref, on ne peut qu'être triste lorsque le malheur s'abat sur cet homme et qu'il va se laisser peu à peu dépérir. Il n'ouvrira plus qu'une seule fois son salon de musique après le drame. Les chants et les bruits de pas de danse résonnent une dernière fois.
J'ai très clairement adoré, je n'ai pas peur de le dire cette oeuvre. Elle figure d'ores et déjà dans mon Top 100 (il faudra d'ailleurs que je pense à le remettre à jour sur ce blog, tout comme mon Top cinéma 2009, j'ai déjà eu l'occasion de voir huit films au moment où j'écris ces lignes). Ray m'a donné envie de découvrir sa filmographie. Le prochain pas sera la trilogie d'Apu.

Note: 5/5

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Commentaires
B
Je pense qu'il vaut mieux voir la trilogie car les trois films sont un réel cheminement de l'enfance au monde adulte, dans le décor difficile de l'Inde de l'époque. ;-)
A
Ben, est-il impératif de voir l'ensemble de la trilogie dans l'ordre pour apprécier, ou bien est-ce que je peux choisir de ne voir que le monde d'Apu qui semble être le meilleur ?
B
Hello Akariza! <br /> <br /> Premièrement je te remercie de ta visite, ça fait toujours plaisir! :) <br /> A titre personnel, je n'ai absolument rien vu comme autres films indiens hormis ceux de Ray. <br /> Je suis très content que tu aies apprécié ce Salon de musique. C'est mon film préféré du cinéaste et je suis tout aussi content que ce soit mon avis qui t'aie poussée à le regarder. <br /> Pour le reste, la trilogie d'Apu est certainement à regarder en entier. Le premier film est assez noir, le second un peu moins, mais c'est surtout le dernier, Le monde d'Apu, qui est le plus réussi et qui se rapproche de l'équilibre du Salon de musique. En tout cas, Ray s'est toujours dit influencé par le cinéma réaliste italien et par Renoir. <br /> <br /> A bientôt par ici! :)
A
Coucou Ben,<br /> <br /> Une fois n'est pas coutume, je laisse un petit mot sur ton blog ;)<br /> Il se trouve que j'ai vu le Salon de Musique cet après midi. J'avais déjà fait quelques rares incursions dans le cinéma indien, et à chaque fois j'avais été déçue. <br /> Mais avec le vote Satyajit Ray et en lisant les notes des uns et des autres sur tel et tel film, j'avais envie de faire une nouvelle tentative et j'ai jeté mon dévolu sur le salon de musique qui me semblait avoir les meilleures chances. <br /> Je me souvenais que tu avais parlé en grand bien de ce film il y a un petit moment, mais impossible de remettre la main sur la note de l'époque. Je suis donc venu faire un tour sur ton blog :)<br /> <br /> Pour en revenir au film, c'est donc une excellente surprise. Je partage ton ressenti, et je trouve également qu'il y a un bel équilibre entre la noirceur du fond et une forme de légèreté dans le traitement. L'acteur principal et la musique contribuent fortement à ma sympathie pour ce film. <br /> <br /> Merci donc pour cette belle découverte Ben, sans ta note je serais probablement passée à coté.<br /> Je vais certainement tenter un autre film de ce cinéaste, même si je conserve des doutes pour la suite...
I
toujours été tentée par le ciné "Indy" parce que c'est un pays que j'adore (je n'y suis pas encore allée mais j'y compte bien un jour) J'ai vu pourtant un vieux film "le fleuve" qui était génial. je te le recommande si tu ne le connais pas.
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