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La culture sous toutes ses formes
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14 janvier 2010

La complainte du sentier (Pather Panchali)

pather_panchaliDe: Satyajit Ray

Avec: Kaner Banerjee, Runki Banerjee, Subir Banerjee, Karuna Banerjee, Uma Das Gupta, Chunibala Devie, Haren Banerjee,...

Pays: Inde http://www.marie-clarac.qc.ca/images/drapeau-inde.gif

Année: 1955

Synopsis

Dans un petit village du Bengale, vers 1910, Apu, un garçon de 7 ans, vit pauvrement avec sa famille dans la maison ancestrale. Son père, se réfugiant dans ses ambitions littéraires, laisse sa famille s'enfoncer dans la misère. Apu va alors découvrir le monde, avec ses deuils et ses fêtes, ses joies et ses drames.

Avis

Premier film du metteur en scène Satyajit Ray et déjà la démonstration d'un énorme talent. Si le bonhomme a toujours été attiré par les arts (il vient d'une famille aisée où le père était poète), il ouvre un ciné-club début des années 40, avant d'avoir la révélation. Il se décide à tourner des films après sa rencontre avec Jean Renoir sur le tournage de l'oeuvre Le fleuve. Mais c'est aussi la vision du Voleur de bicyclette de Vittorio de Sica qui le convainc à se lancer dans la réalisation. Grand bien lui en a pris.
Il est vrai que les influences de Ray se ressentent fortement dans ce film, que le cinéaste manque encore d'originalité, d'audace et surtout de personnalité mais il parvient quand même à imprégner sa patte sur l'oeuvre, bien aidé il est vrai par la culture toute spécifique de l'Inde et par une vision des choses qui est bien différente des Occidentaux.
La première moitié de La complainte du sentier s'oriente essentiellement vers du néo-réalisme comme dans le film de de Sica. Mais comme ce dernier, Ray ne tombe jamais dans le misérabilisme. C'est filmé avec pudeur. Certes, certains trouveront qu'il arrive beaucoup de malheurs à cette famille (et ce n'est pas prêt de s'arrêter dans les deux autres opus), mais n'oublions pas que le but de Ray est de dépeindre la vie de tous les jours pour la famille pauvre en Inde au début du vingtième siècle (et Dieu sait s'ils étaient nombreux). L'innocence de Apu et de sa soeur sont confrontés à la dure réalité que doit subir la mère. Le père, lui, semble être une forme de grand enfant qui ne peut rien refuser à ses propres rejetons. Toutefois, dans cette première partie, je dirais que l'oeuvre souffre de petites longueurs avec quelques scènes que l'on peut qualifier de trop longues. Ray ne sait pas encore quand il faut s'arrêter au bon moment.
Bizarrement, la seconde partie de l'oeuvre prend un virage qui est un u plus contemplatif dans la manière de filmer. Un peu plus silencieux, pas mal de plans qui pourraient nous faire penser à du Terrence Malick (notamment une superbe scène dans des champs), le bruit du train qui évoque la possibilité de voyager et de changer de vie. Il y a aussi cette incroyable scène où le père apprends un grand malheur et où la musique de Ravi Shankar est incroyable à ce moment-là. Bref, il existe de très gros passages.
Les acteurs sont tous très bons en dépit du fait que ce sont des amateurs et qui plus est, tous des amis à Ray à la base. Pourtant, le duo formé par les deux enfants fonctionne parfaitement. C'est dommage que l'oeuvre soit inégale, que Ray n'est pas encore parfait dans sa maîtrise du septième art mais ça reste un film réussit et qui ouvre au cinéaste une incroyable carrière à travers l'Inde mais également le monde...

Note: 3.5/5

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