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La culture sous toutes ses formes
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4 mai 2010

Apocalypse, la 2ème Guerre Mondiale

apocalypse_france_21De: Jean-Louis Guillaud, Henri de Turenne, Isabelle Clarke, Daniel Costelle

Réalisé par: Isabelle Clarke

Commentaire écrit par: Daniel Costelle

Avec la voix de: Mathieu Kassovitz

Pays: France


Année: 2008

Synopsis

Apocalypse porte un regard du XXIe siècle sur la guerre de 1939-1945, la plus dévastatrice de tous les temps. A partir d'images d'archives, toutes en couleur, et inédites pour la plupart, elle raconte de manière très humaine l'immensité du conflit avec les destins de ceux qui l'ont vécu: les soldats sur les champs de bataille. De ceux qui l'ont subi: les populations civiles affamées, bombardées, massacrées. De ceux qui l'ont conduit: les dirigeants politiques des deux bords, alliés et ennemis.

Avis

S'il y a bien un documentaire qui a fait sensation l'année passée en TV, c'est celui-ci. Il faut dire qu'il avait des arguments pour séduire. Toutefois, si je lui accorde énormément de qualités, il n'est pas exempts de quelques reproches.
Le documentaire s'ouvre en 1945 sur le malheur des femmes allemandes. D'emblée, Kassovitz évoque le souvenir d'une dame, qui s'exprime de la sorte: "il valait mieux avoir les Russes sur le ventre que les Américains au-dessus de la tête." Traduisez que bon nombre de femmes se sont faites violées mais que c'était toujours mieux que les bombes des bombardiers Alliés. La musique est signée par le très célèbre compositeur japonais: Kenji Kawai. En bref, les créateurs du documentaire, en commençant de la sorte, donnent le ton: pas de parti pris, dans ce conflit qui a fait des dizaines de millions de morts, tout le monde a souffert.
L'atout majeur de cette oeuvre est de proposer des images qui sont pour la plupart inédites. On est bien loin de ce qu'on a vu sur ce conflit. Ici, certaines images sont brutales. D'autant que le film propose dans sa large majorité des images couleurs ou qui ont été colorisées. Ca rend ces images plus réelles, plus de notre temps et ont surtout la volonté de toucher un très large public. Et il semble que cela fonctionne. Parmi les images qui m'ont le plus impressionnés, je dirais qu'il y a celles de ces snipers russes qui abattent des soldats allemands dans les ruines de Stalingrad, ces résistants français qui jettent un cocktail molotov sur une camionnette allemande et qu'on voit les soldats en feu qui sortent de celle-ci, le bombardement de Varsovie, et quelques autres qui ne me viennent pas à l'esprit au moment où j'écris ces lignes.
Sur le fond, j'ai beaucoup apprécié la large couverture du conflit sur le front de l'Est. C'est plutôt rare, chez nous, on a plus l'habitude de montrer le front Ouest avec le débarquement de Normandie, la bataille des Ardennes, la Libération et avec un peu de chance, l'opération Market Garden. On évoque souvent l'entrée en guerre des USA avec Pearl Harbor, mais ça s'arrête là. Non, ici, le conflit russe est largement proposé et on a même droit à une image remarquable en début de documentaire d'un Staline qui reçoit du chef en exil de la Pologne une liste d'officiers polonais disparus (nous sommes en 42 à ce moment-là). Staline fait l'étonné et dit que tout sera fait pour les retrouver. En fait, ce dernier les a tous fait assassiner après l'invasion de la Pologne en 39, quand URSS et Allemagne étaient alliés.
Si le front de l'Est est bien raconté, le front du Pacifique est vraiment survolé. Hormis Hiroshima et Nagasaki, c'est très rare quand ça dure plus de cinq minutes. Certaines batailles importantes sont à peine évoquées et totalement survolées. Une chose qui pourrait être rectifiée si le documentaire connait une suite. C'est d'ailleurs à l'ordre du jour (d'après certaines infos) vu l'immense succès rencontré.
Et on pourrait citer autre chose que le Pacifique, quid des collabos dans les zones occupées? Le rôle de la France dans la déportation des Juifs? Que dire aussi de certains raccourcis, un peu trop simplistes sur certains généraux allemands, à cause du manque de temps que pour pouvoir tout dire. Car le hic, c'est que le documentaire est encore trop court sur la durée que pour raconter de bien meilleure manière certaines choses. Je vais donner un exemple: Costelle écrit les textes et Kassovitz les dit. Parmi ce qui a été dit, on dit de Rommel qu'il était un nazi convaincu. Je trouve cela très réducteur pour ce général, parce que s'il représente certainement le nazi parfait de l'époque et qu'il a été jusqu'à mourir durant cette guerre, il faut rappeler aussi que Rommel avait accepté de remplacer Hitler comme chef si l'attentat perpétré contre le Führer avait réussi. Cet homme a tout fait pour sauver les Allemands en Afrique, allant à désobéir au chancelier allemand. Que dire aussi que son Afrika Korps est l'une des rares armées allemandes à ne pas avoir commis de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité? Et je tiens aussi à souligner que pour avoir simplement accepté de remplacer Hitler si l'attentat de von Stauffenberg réussissait, il a été poussé au suicide. Et puis comparé à des Goebbels, Himmler, Heydrich, Jodl, Keitel et consorts, on est quand même très loin du nazi convaincu. C'est d'ailleurs une chose que le documentaire fait pour le maréchal Paulus. Ce dernier s'est rendu à Stalingrad. Hitler pensait qu'il se suiciderait mais pas du tout. Paulus ne croyait plus en Hitler. Après la guerre, le maréchal vivra... en Allemagne de l'Est.
En bref, c'est un documentaire très intéressant, qui vaut essentiellement pour ces images d'archives et parce qu'on en prend plein la vue. Quelques petits défauts qui pourraient être rattrapé avec un second documentaire sur le même sujet. C'est un peu en-dessous de The War mais c'est déjà très au-dessus de la moyenne.

Note: 4/5

PS: je rends un petit hommage à mon grand-père qui est décédé ce 05 février 2010. Il aurait eu 89 ans dans quelques jours et il a très bien connu la Seconde Guerre Mondiale. Quand j'étais gamin, il ne se privait pas de raconter quelques histoires sur cette époque et sur ce qu'il avait vécu. Il m'a parfois parlé du bruit que faisait les Stukas quand ils plongeaient en piqué ou encore des différents check-points allemands qu'il fallait passer.  C'est grâce à lui si je me suis fortement intéressé à l'Histoire et à ce conflit.

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Commentaires
W
Une petite pensée pour ton grand-père alors. Les témoignages de nos grands parents et arrière-grands parents sont importants. Je me souviens aussi d'après-midi à discuter avec mon arrière-grand père de ses souvenirs de la mine ou de la guerre. C'est une époque qu'on n'a pas connu et qu'on ne peut pas imaginer.
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