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La culture sous toutes ses formes
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6 août 2010

Dead Man

deadmanDe: Jim Jarmusch

Avec: Johnny Depp, Gary Farmer, Lance Henriksen, Michael Wincott, Eugene Byrd, Mili Avital, Crispin Glover, Iggy Pop, Billy Bob Thornton, Jared Harris, Gavriel Byrne, John Hurt, Alfred Molina, Robert Mitchum,...

Pays: Allemagne, Etats-Unis, Japon
 

Année: 1995

Synopsis

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, William Blake, jeune comptable en route pour le confins de l'Ouest américain, entreprend un voyage initiatique où il devient malgré lui un hors-la-loi traqué. Blessé, il est recueilli par Nobody, un Amérindien lettré rejeté des siens, qui l'identifie d'emblée à son homonyme défunt, le poète anglais William Blake, et décide de sauver son âme.

Avis

Pas de doutes, on reconnaît d'emblée le style de Jim Jarmusch dans ce film des années 90, avec en tête Johnny Depp qui prouve qu'il peut jouer dans n'importe quel rôle et surtout qu'il est un acteur jarmuschien par excellence. Par le côté décalé de certaines situations avec le côté dramatique de certaines situations couplé à des moments d'humour, je retrouve ce que j'avais découvert chez le cinéaste avec Broken Flowers (si j'avais pris la filmo dans le bon ordre, c'est évidemment l'inverse qui aurait été dit entre les deux films).
Jim Jarmusch brise ici les codes du western. Dans le genre, ce qu'il fait n'a jamais été vu. Pas d'action ou du moins très peu, un duel final vu de loin et sans vainqueur, ville de l'Ouest avec une grosse usine, bref, le cinéaste se démarque très largement. Dans cette oeuvre, la civilisation et le monde sauvage s'entrecroisent et Jarmusch pose les bases de savoir lequel des deux est le plus humble, le plus adapté à l'homme et surtout le plus évolué? Aucun si on en croit le cinéaste qui, à travers sa séquence finale, estime que la réponse ne se trouve pas sur Terre mais bien ailleurs. D'une certaine façon, le destin de William Blake est un peu similaire à Arthur qui rejoint à Avalon, le héros de Jarmusch quitte la Terre (semblable à une forme d'enfer) pour revenir au Paradis (là où tous les esprits partent et retournent).
Ensuite, le choc des civilisations est montré de manière incroyable. Jarmusch casse les codes une fois encore puisque l'Indien est quelqu'un de cultivé, l'homme blanc est un assassin et un cannibale en dépit de sa soi-disant civilisation. La frontière entre civilisation et monde sauve est toujours transgressée et on ne sait jamais ce qui est mieux.
On est aussi dans un voyage initiatique qui est présenté par le cinéaste de très belle manière. Petit à petit, le chemin de Blake va prendre fin et va découvrir la lumière à toutes ses interrogations. Ce voyage est véritablement accentué par la musique totalement envoûtante de Neil Young.
J'émettrai par contre des réserves vis-à-vis de la réalisation de Jim Jarmusch. Je la trouve vraiment répétitive et souvent construite de la même façon donc: séquence, fondu, séquence, fondu, séquence, fondu, etc. Ca manque un peu de folie ou d'une liberté qu'il n'y a pas ici et qu'on retrouve plus chez Malick et Tarkovski.
Dommage car on était vraiment proche du chef-d'oeuvre tant le fond est incroyable, couplé aux images superbes et parfois très fortes (la scène avec le jeune daim par exemple), à la musique ou encore aux acteurs.

Note: 4/5

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Commentaires
B
l'histoire d'un homme qui n'arrive pas à mourir, avec henri michaux en exergue, et neil young à la guitare... sublime.
D
Bonsoir Benoît, je n'ai pas revu ce film depuis sa sortie, je n'avais pas apprécié cette oeuvre à sa juste valeur: la musique de Neil Simon m'avait fait grincer des dents. Je l'ai trouvé insupportable et cela avait gâché le plaisir. Bonne soirée.
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