She Hate Me
De: Spike Lee
Avec: Anthony Mackie, Kerry Washington, Ellen Barkin, Monica Bellucci, Jim Brown, Sarita Choudhury, Ossie Davis, Brian Dennehy, Woody Harrelson, Bai Ling, Lonette McKie, John Turturro, Jamel Debbouze,...
Pays: Etats-Unis
Année: 2004
Synopsis
Diplômé de Harvard, John Henry "Jack"
Armstrong est cadre supérieur dans une entreprise
de biotechnologie. Mais lorsqu'il dénonce les malversations financières
de ses patrons à la Commission des Opérations de Bourse, il est aussitôt
licencié. Désormais considéré comme
un mouchard, il est aux abois. Quand son ex-compagne Fatima, brillante femme d'affaires devenue
lesbienne, lui propose d'être le père biologique de son enfant et de
celui de sa nouvelle petite amie Alex contre paiement, Jack entrevoit le
moyen de se faire de l'argent facile.
Son "commerce de paternité" à 10 000 dollars le rendez-vous lui assure
bientôt la célébrité : les lesbiennes en mal d'enfant sont de plus en
plus nombreuses à solliciter ses services. Mais entre les tentatives de ses ex-patrons de le faire tomber pour
fraude et sa reconversion douteuse, la vie de Jack prend un tour bien
compliqué...
Avis
Il est vrai que ce film ne m'inspirait pas du tout. Des années qu'il traine sur une pile à voir. C'est vrai aussi qu'en dépit de la renommée plutôt positive de Spike Lee, je connais très peu ce cinéaste en ayant alors seulement vu qu'Inside Man. She Hate Me demeure toutefois une remarquable surprise où le metteur en scène s'attaque à plusieurs thématiques.
Les différents thèmes sont celui de l'amour, de l'homosexualité, de l'éthique, du sens de la famille, de la corruption, etc. Il y avait évidemment de quoi faire même si les sujets porteurs sont évidemment ceux de l'homosexualité ou de l'amour si on se base uniquement sur le petit synopsis de base. Le danger était que l'on se retrouve face à un fameux bric-à-brac sans queue ni tête et où le téléspectateur ne s'y retrouverait jamais. Mais c'était sans compter le talent de Spike Lee qui parvient à faire en sorte que tous les éléments de l'histoire tiennent la route. Ajoutez à cela une excellente mise en scène, proposant souvent de l'humour au second de gré ainsi qu'un casting de choix, avec d'excellentes interprétations de Mackie, Barkin, Bellucci ou encore Harrelson. On retrouve aussi, de manière assez surprenante, Jamel Debbouze dans un petit rôle comique, assez sympathique, mais pas transcendant non plus.
L'oeuvre évoque donc plusieurs thèmes en posant tout d'abord la question de la morale quant à cette histoire. Et surtout, le cinéaste se pose la question de savoir si aller dans des cliniques de sperme pour avoir un enfant est bien éthique, surtout quand on est homosexuel. La réponse tend à aller vers l'affirmative si les protagonistes y trouvent forcément leur bonheur. On évoque également le rôle des firmes pharmaceutiques quant à l'invention de certains vaccins ou d'avancées pour guérir certaines maladies. Dans ce cas-ci, il s'agit du sida. En gros, on sous-entend que les grandes firmes jouent aussi de la bourse pour devenir de plus en plus riche. Au fond, il s'agit de sociétés comme les autres, qui tiennent à faire le maximum de bénéfices possibles. Il y a évidemment d'autres choses à voir, mais l'oeuvre possède tellement de qualités sur ce point de vue qu'il est difficile de parler de tout.
C'est un film très réussi donc. Dommage cette fin qui se dessine un peu trop lentement et à laquelle j'adhère un peu moins. J'ai du moins des doutes sur les capacités des protagonistes à vivre heureux de la sorte. Mais ça reste tout de même une très bonne surprise.
Note: 4/5