Zombie (Dawn of the Dead)

De: George A. Romero

Avec: Ken Foree, Scott H. Reiniger, David Emge, Gaylen Ross, Tom Savini, George A. Romero, Richard France, David Early, David Crawford, Howard Smith, Joseph Pilato, Marty Schiff,...

Pays: Etats-Unis, Italie

Année: 1978

Synopsis

Des morts-vivants assoiffés de sang ont envahi la Terre et se nourrissent de ses habitants. Un groupe de survivants se réfugie dans un centre-commercial abandonné. Alors que la vie s'organise à l'intérieur, la situation empire à l'extérieur...

Avis

Tout ce qui existe aujourd'hui sur les zombies le doit énormément à George A. Romero, fondateur de ce genre assez particulier. Avec Zombie, le cinéaste propose d'enfermer des personnages dans une grande surface commerciale, laissant aller libre cours à leurs envies. Plongée dans une critique politique de notre société.

Car oui, un film de Romero, ça ne se regarde pas pour son côté gore ou son suspense. Dans le premier cas, vous seriez passablement déçu. Les effets ont sacrément mal vieilli et à titre personnel, je trouve ce côté sanguinolent plutôt racoleur et bien inutile. Dans le second, le suspense est quasiment inexistant. On ne regarde pas du Romero pour avoir peur bon sang !

Non, c'est plutôt par son message politique que l'oeuvre demeure extrêmement intéressante, et c'est fort heureux. Dans un premier temps, on constatera que les zombies sont un peu les pestiférés, les êtres que l'on doit éliminer sans apprendre à les connaitre. Un vaccin est-il possible ? Quelles sont leurs moeurs ? Quelles sont leurs règles ? Ce n'est pas vraiment cela qui intéresse les gens. Dans un cas, soit on élimine froidement, soit on les conserve de manière idiote, oubliant l'instinct de survie.

Autre cas intéressant, c'est de constater que pour Romero, même en cas de fin du monde, l'être humain conserverait son côté versatile et son envie des belles choses, de l'accessoire et de l'inutile: les séquences dans le magasin regorgent de petits messages qui abondent dans ce sens. L'envie de beaux vêtements, de vivre correctement, de garder un confort et même de faire les caisses du magasin, se remplir les poches de pognon, car comme on dit, on ne sait jamais... Le cinéaste pose admirablement bien les questions de ce que nous ferions à leur place, comment survivrons-nous et comment nous organiserons-nous.

Le dernier point fort chez Romero, c'est de mettre un acteur noir comme vedette principale du film. Il n'est pas là pour jouer les bouches-trous. A une époque où la ségrégation raciale, certes en déclin, était toujours présente, ça reste un message important de ce cinéaste.

Heureusement que le film possède toutes ces qualités, car il a quand même sacrément vieilli. Les zombies avec leurs maquillages d'époque manquent maintenant cruellement de réalisme. Dur d'y croire. Par contre, le fait qu'ils soient lents et mous ne me dérangent absolument pas, au contraire, c'est toujours comme ça que je les ai perçu. Le côté sanguinolent est pour moi fortement inutile et je regrette finalement la séquence des loubards investissant le magasin. A mon sens, le cinéaste force un peu le trait sur ce que sont des pillards, ils font cliché.

Note: 3.5/5