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La culture sous toutes ses formes
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3 juin 2013

Serpico

Serpico

De: Sidney Lumet

Avec: Al Pacino, John Randolph, Jack Kehoe, Biff McGuire, Barbara Eda-Young, Cornelia Sharpe, Tony Roberts, Tony Lo Bianco, M. Emmet Walsh, John Medici, Edward Grover, Hank Garrett, Damien Leake, Woodie King Jr., Alan North, Ted Beniades, F. Murray Abraham,...

Pays: Etats-Unis, Italie

Année: 1973

Synopsis

Policier intègre, Serpico lutte contre la corruption généralisée au sein de la police new-yorkaise. Détesté de tous, collègues comme supérieurs, il ne pourra compter que sur lui-même pour mener à bien sa croisade pour la justice.

Avis

Avec Serpico, Sidney Lumet signe sa première collaboration avec Al Pacino dans un film qui suit la descente aux enfers d'un flic qui refuse toute forme de corruption. Sobrement intitulé au nom de son personnage, Serpico dépeint l'Amérique des années 70, de la corruption des sphères gouvernantes à un constat de la société américaine de l'époque.

Premièrement, on constatera quand même qu'il n'y a pas grand chose à reprocher au casting. Les seconds couteaux se débrouillent parfaitement et Al Pacino signe une prestation assez admirable. Je noterai toutefois qu'il n'a quand même pas l'aura de certains acteurs, comme des De Niro ou Brando, pour faire vivre pleinement son personnage au spectateur. Par exemple, j'ai trouvé que la séquence de l'hôpital à la fin, où il exprime une dernière fois un ras-le-bol avec des larmes, n'était franchement pas réussie. Sidney Lumet réalise également un film sans fioritures, classique dans sa mise en scène, mais rythmé.

Le film est construit sous la forme d'une histoire dans l'histoire presque. On commence avec Serpico arrivant à l'hôpital et Lumet nous raconte comment il en est arrivé à se faire tirer dessus. Le plus important avec le récit est la construction du personnage de Serpico et surtout la manière dont on s'en sert pour dépeindre chez Lumet une société malade. Ce flic est un chevalier blanc. Une forme d'intouchable qui ne veut pas d'argent et qui commence à dénoncer le système mis en place au sein de la police où l'on ferme les yeux sur les pots-de-vin. Les policiers cent pour cent honnêtes semblent extrêmement rares pour Lumet.

La corruption ne s'arrête évidemment pas aux sphères de la police, mais plus haut, où l'on ferme également les yeux sur ce qui se passe plus bas. Parce que les politiciens peuvent y perdre des plumes comme les instances dirigeantes de la police. L'oeuvre dépeint également la société américaine avec l'avènement des hippies, l'image que la police véhicule en vivant hors de son temps, mais aussi le refus de l'acceptation de l'homosexualité. Il faut dire qu'on en était à peine à considérer petit à petit les noirs comme de parfaits égaux à ce moment là...

Pour moi, Serpico est une oeuvre policière profonde, présentant certainement l'un ou l'autre petit défaut que pour en faire un chef-d'oeuvre. Mais cette volonté de ce flic, qui perd ses amis, ses compagnes parce qu'il sombre dans la paranoïa au nom de la justice a de quoi vraiment plaire.

Note: 4/5

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Commentaires
I
Très justement souligné, ce film doit être replacé dans le contexte social de cette époque. Al Pacino s'en tire pas mal mais je le préfère dans "un après-midi de chien" réalisé 2 ans après (mâturité de l'acteur?)
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