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La culture sous toutes ses formes
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19 juin 2013

Skyfall

Skyfall

De: Sam Mendes

Avec: Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem, Ralph Fiennes, Naomie Harris, Bérénice Marlohe, Ben Wishaw, Albert Finney, Rory Kinnear, Ola Rapace, Helen McCrory, Tonia Sotiropoulou, Nichola Fynn, Nicholas Woodeson, Santi Scinelli, Simon DeSilva,...

Pays: Etats-Unis, Grande-Bretagne

Année: 2012

Synopsis

Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligée de relocaliser l’Agence. Ces événements ébranlent son autorité, et elle est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais, 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Silva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel…

Avis

Lorsque l'on avait appris que c'était Sam Mendes qui allait être aux commandes du 23ème James Bond, j'avoue avoir été circonspect. Très honnêtement, j'avais de sérieux doutes quant à la possibilité de voir le cinéaste, auteur d'American Beauty ou de Jarhead, réussir dans un film si grand public. A l'issue de la première vision, des petits éléments du scénario m'ont fait tiqué ou tout du moins, ne m'apportaient pas de réponses. J'ai donc décidé de le regarder une seconde fois où tout s'est éclairé.

Très honnêtement, c'est surtout le scénario qui me posait quelques problèmes. La réalisation est sympathique lorgnant parfois sur ce qui se fait chez Nolan. Certains plans m'ont même rappelé Batman, notamment le final sur le toit d'un bâtiment londonien avec Bond scrutant l'horizon. De prime abord, la plupart des séquences d'action sont bien menées sans pour autant atteindre le génie d'un Casino Royale par exemple. En effet, celle sur le train à Istanbul est plutôt sympathique. Le final dans la lande écossaise, ramenant Bond à ses origines, est digne d'un western et menée sans bavure ou encore celle de Macao et le varan. Toutefois, ma préférence va probablement pour Shanghai avec le jeu d'ombre et de lumière de l'écran publicitaire. C'est tout simplement superbe et je pense très sincèrement que cette séquence va rester en mémoire (chez moi du moins).

On rajoutera que la photographie est superbe dans son ensemble et que le générique est des plus réussis. Que dire de la sublime voix d'Adèle si ce n'est qu'elle propose le meilleur générique depuis bien longtemps ? A un tel point que la musique de Thomas Newman, pourtant pas mauvaise, fait quand même pâle figure en comparaison.

Le point le plus intéressant et qui était en même temps celui qui m'avait causé quelques problèmes était au niveau du scénario. Martin Campbell et Casino Royale nous ramenait au début des aventures de James Bond, lorsqu'il devenait à peine le double zéro que l'on connait. Ici, chez Mendes, il est nettement plus compliqué de le situer chronologiquement tant le scénariste se permet des libertés quant à l'histoire proposée par Fleming.

Pour les cinquante ans de la saga Mendes dépoussière un fameux coup le mythe. Ou tout du moins il retravaille tout ce qui a été créé auparavant: on y voit un James Bond parfois fatigué, parfois usé, mais toujours prêt à accomplir ses différentes missions. On y rit quelque peu des éléments qui faisaient la force de la saga: exit les gadgets par exemple, au revoir la fameuse Aston Martin. En réalité, Mendes joue en permanence sur la dualité vieillesse - modernité pour son film. En réalité, c'est un Bond qui se passe de tous les derniers gadgets, mais qui doit faire face à l'espionnage informatique, comme l'ensemble du MI-6. C'est un Bond qui se bat à l'ancienne, mais qui voit son mythe s'effriter, presque mourir, mais pour mieux se relancer. Exit Judi Dench, place à un nouveau M pour la suite.

Certains évoquent l'idée que Miss Moneypenny arrive au début des histoires de Bond dans les romans de Fleming, ce qui est le cas, et que donc on en est au début des histoires de Bond, créerait une incohérence de taille. Dans les faits, on ne peut leur reprocher, pourtant Mendes retravaille tellement le mythe que ce personnage n'est là que pour souligner, à mon sens, une chose : on désacralise une forme de James Bond pour en recréer un nouveau après introspection. Un mythe qui s'éteint pour se réveiller autrement. Comme une manière de marquer le coup. C'est clairement un James Bond beaucoup plus en introspection.

Mais énormément d'éléments prennent leur sens. Le méchant sert uniquement à recréer le mythe de Bond. Et j'insiste sur le fait qu'il le recrée. On est là face à un méchant qui vit dans le monde moderne, rendant Bond obsolète d'une certaine manière, mais appuyant aussi sur le fait que le personnage s'appuie sur des éléments qui ont fait leur preuve, hors de la modernité pour le battre. Dommage peut-être d'avoir accoutré de la sorte Javier Bardem, car l'acteur ne s'en sort pas trop mal. Préférence toutefois pour Mads Mikkelsen dans un rôle de méchant. Mais c'est un Bond qui marque le coup, de manière bien différente, finalement. Parfois un peu trop pour qu'on le reconnaisse totalement.

Note: 4/5

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