Lettres d'Iwo Jima (Letters from Iwo Jima)

De: Clint Eastwood

Avec: Ken Watanabe, Kazunari Ninomiya, Shido Nakamura, Tsuyoshi Ihara, Ryo Kase, Yuki Matsuzaki, Hiroshi Watanabe, Takumi Bando, Nobumasa Sakagami, Takashi Yamaguchi, Nae Yuuki, Lucas Elliott, Jeremy Glazer, Eijiro Ozaki, Sonny Saito, Steve Santa Sekiyoshi, Hiro Abe, Toshiya Agata,...

Pays: Etats-Unis 

Année: 2006

Synopsis

En 1945, les armées américaine et japonaise s'affrontèrent sur l'île d'Iwo Jima. Quelques décennies plus tard, des centaines de lettres furent extraites de cette terre aride, permettant enfin de donner un nom, un visage, une voix à ces hommes ainsi qu'à leur extraordinaire commandant. Les soldats japonais qu'on envoyait à Iwo Jima savaient que leurs chances de survie étaient quasi nulles. Animé d'une volonté implacable, leur chef, le général Kuribayashi, exploita ingénieusement la nature du terrain, transformant ainsi la défaite éclair annoncée en 40 jours d'héroïques combats. De nombreux soldats américains et japonais ont perdu la vie à Iwo Jima. Leur sang s'est depuis longtemps perdu dans les profondeurs du sable noir, mais leurs sacrifices, leur courage et leur compassion ont survécu dans ces Lettres.

Avis

Clint Eastwood est un personnage surprenant. Sur ces dix dernière années, le cinéaste a carburé au niveau des films et n'a de cesse d'en sortir un par année. On se souvient parmi ceux-ci du diptyque entamé par le cinéaste sur la bataille d'Iwo Jima. Je m'attaque (enfin !) au second volet après Mémoires de nos pères que j'avais vu à sa sortie. Il n'est jamais trop tard donc. 

Une fois encore Eastwood offre un sujet rondement intéressant, allant au-delà du simple film de guerre. Bien sûr, il y aura des séquences de combat, des explosions et des morts. L'homme se retrouvera face à la violence de la guerre. 

De cette violence découle évidemment des questions pour les soldats dont le code d'honneur japonais est très strict. En cas de défaite, il faut appliquer l'attaque-suicide ou tout simplement se tuer avant d'être capturé. Pas question de se rendre donc. C'est bien cela que le film cherche à dénoncer. Après le système de propagande américain et les bons, c'est donc le code d'honneur japonais qui est attaqué ainsi que la propagande nippone vis-à-vis des Yankees. 

C'est un film profondément humain, qui montre parfois toute la cruauté de la guerre, la bestialité de l'homme, mais aussi un film qui montre les faiblesses des soldats face aux événements, leurs peurs, leur entraide et la découverte de l'autre (superbe séquence de l'officier japonais qui se lie d'amitié avec le soldat américain mourant). 

Et que de meilleur choix que d'opter pour un général qui se retrouve finalement lié à la fois à la culture américaine et aux traditions japonaises. En effet, le commandant des troupes nippones a étudié aux Etats-Unis. C'est aussi un choc culturel pour cet homme, coincé entre tradition et mouvance plus progressiste de pensée (il réfutait les attaques-suicides qu'il trouvait ridicule...). 

La photographie du film sert l'histoire, changeant de ton en fonction des événements. Pour le reste, on pourra peut-être reproché à Eastwoord un traitement très classique de son sujet, mais ô combien maîtrisé dans ce qu'il veut raconter. 

Rares sont les films occidentaux à mettre en scène de la sorte une culture différente, il serait donc dommage de passer à côté de cette grande oeuvre, d'un cinéaste qui aura définitivement marqué l'histoire du septième art. 

Note: 4/5