La grève (Stachka)
De: Sergei Mikhailovich Eisenstein
Avec: Alexandre Antonov, Grigori Alexandrov, Igor Kliouvkine, Mikhail Gomarov, Maxime Strauch,...
Pays: Ex-URSS
Année: 1924
Synopsis
La Russie Tsariste en 1912. Un ouvrier accusé de vol se pend. Aussitôt ses camarades se déclarent en grève.
Critique
Eisenstein reste à ce jour l'un des plus grands réalisateurs au monde. Son inventivité, ses méthodes de montage et sa façon de filmer certains plans ont contribué au mythe qu'il est devenu.
La grève est le premier film de ce réalisateur. Une nouvelle fois, certains reprocheront à Eisenstein le parti pris dans ses films, des oeuvres de propagande communistes, comme la plupart d'entre eux. Une fois encore, on voit Eisenstein prendre la défense des ouvriers, des gens du peuple et tout cela sous l'air Tsariste. Mais bien avant l'histoire du film ou autre enjeu politique, Eisenstein a marqué de son empreinte le cinéma. En pratiquant l'usage du montage parallèle, de la superposition des images (La grève en est un parfait exemple mais d'autres de ses films aussi),... Eisenstein se sert cette fois-ci d'une usine pour faire son cinéma de propagande. Prenant une nouvelle fois la défense de l'opprimé sous le joug du Tsar. Car Eisenstein c'est aussi cela, une perpétuelle critique de la société russe avant le communisme. Un monde inégalitaire, injuste où les bourgeois profitent des plus faibles,... En bref, une critique exacerbée du capitalisme. Et La grève est l'un des meilleurs exemples de la filmographie d'Eisenstein. Ainsi, il montre des riches qui proftient et qui s'enrichissent sur le travail des ouviers, ces dernirs habitants dans des sortes de ghettos et où avoir à manger à sa faim chaque jour serait déjà parfait. Ainsi, comme pour quelques-uns des films d'Eisenstein, Cette oeuvre montre les bourgeois, les riches, les policiers,... tous ceux appartenant à des classes nanties comme étant des gens laides, cupides et possédant que des défauts... Tout est fait pour égratigner la Russie pré-communiste. Sur le plan de la réalisation même, le film est parfait. Sans aucun doute un très grand film mais paradoxalement à Octobre ou au Cuirassé Potemkine, je me suis pas mal ennuyé devant La grève. L'histoire est loin d'être passionnante et il faut vraiment s'accrocher pour voir le film d'une seule traite. Cependant, l'aspect technique est tout aussi important que l'histoire et pour Eisenstein, c'est la seconde partie qui compte le plus. Un maître, un génie est né avec ce film. Un homme qui bouleversa l'histoire du cinéma à jamais. Malgré une histoire assez ennuyeuse, le talent de ce réalisateur ne fait déjà aucun doute dans ce film!
Note: 4/5