La passion du Christ (The passion of the Christ)

De: Mel Gibson

Avec: Jim Caviezel, Monica Bellucci, Maia Morgenstern, Sergio Rubini, Luca Lionello, Hristo Naumov Shopov, Rosalinda Celentano, Claudia Gerini, Hristo Jivkov,...

Pays: Etats-Unis

Année: 2003

Synopsis

Les douze dernières heures de la vie du Christ.

Critique

Probablement le film qui a créé la plus grande polémique ces dernières années à Hollywood et un peu partout dans le monde.
La raison: Mel Gibson serait antisémite et un peu plus accessoirement, la violence du film.
Autant dire que pour la première cause, il n'y a pas de raisons d'être choqué par quoi que ce soit puisque le réalisateur se base de ce qui est dit dans la Bible. Oui, ce sont bien les Juifs qui livrent Jésus Christ aux Romains. Oui, ils sont perçus un peu comme des traîtres (il faut savoir qu'ils accueillaient le Messie à bras ouverts quelques jours auparavant), mais beaucoup oublient que l'image des Romains n'est pas forcément meilleure. Les simples légionnaires ne commettent pour la plupart que des actes barbares et insultants envers Jésus. Pas de raison donc de hurler au scandale. D'autant que la plupart de ceux qui se sont indignés sont aussi catholiques!
Pour la seconde raison, il est clair que le film est doté d'une certaine de violence. Le sang coule souvent, la flagellation que Jésus est assez dure à supporter mais une fois de plus, Mel Gibson ne tient qu'à retranscrire la souffrance qu'à connu cet homme.
Maitenant si on se contente de parler uniquement du film, on constate que le réalisateur a conservé tout son talent. Car, Gibson a un petit passé et celui-ci se nomme Braveheart. Ce dernier était déjà une très grande oeuvre et La passion du Christ suit le même chemin. On constatera une réalisation partfaite mais aussi une photographie sublime. Des plans extrêmement intéressants comme celui de la goutte de pluie qui tombe et le fait que la fin soit filmée au ralenti. J'en oublie certainement mais il y a beaucoup d'effets au ralenti. Et puis, le réalisateur a cette volonté de sacraliser Jésus Christ et à le rendre encore plus grand de ce qu'il n'est. Mel Gibson est donc aussi (voire plus) efficace derrière une caméra que devant. Vivement Apocalypto! On notera également que Gibson a tourné le film comme dans la langue de l'époque, à savoir en Araméen, Hébreu et Latin. A noter également la magnifique musique de John Debney!
Et puis Jim Caviezel est formidable dans ce rôle. Acteur alors inconnu jusque-là mais avec tout ce qu'on a dit autour du film, on a forcément parlé de lui.
Avant d'être une oeuvre polémique, La passion du Christ est un film réalisé par un homme très pieu dont le seul tort est d'avoir suivi le récit de la Bible, à une époque, où tenir des propos qui peuvent s'avérer contraignants pour les Juifs est tabou. Car oui, il est nettement plus facile pour l'Amérique de dire du mal de la religion musulmane ou arabe à l'heure actuelle que de parler sur ses "amis" juifs et par conséquent Israéliens. Et il ne faut pas oublier que la communauté juive est importante aux Etats-Unis et qu'elle représente une source d'électorat qu'il ne faut pas négliger. On comprend pourquoi, on préfère se taire sur le compte des crimes que commet Israël à l'heure actuelle... Cependant, le film est une oeuvre formidable, sûrement boudée des Oscars pour des raisons plus politiques qu'autre chose. Peu importe, le public peut se faire une opinion lui-même et apprécier ou non. Pour moi, une grande oeuvre tout simplement!

Note: 5/5

Comments

[Rudy]

Je n'ai pas vu ce film mais tu en dit beaucoup de bien. J'ai déjà vu un film qui racontait la vie de Jésus et je n'avais pas trop aimé. Si l'ocassion ce présente un jour de voir l'oeuvre de Mel Gibson, pourquoi pas mais à l'heure actuelle je ne suis pas tenté pour le regarder.

[Hartigan]

J'ai jamais pu aller ua bout de celui-ci, trop dur pour moi. Mais quelle photo putain!

[Stef]

Même si j'ai pas encore osé me lancer :p
Je sais que je vais aimer, là n'est pas la question... mais je pense que je vais être pas mal choquée aussi, et c'est ça qui me retient encore ;-)
Mais je vais le voir, promis :p

[Chris]

Je suis très proche de vos avis sauf en ce qui concerne "Braveheart" que j'avais moyennement apprécié.

[Michael]

Pour moi, Gibson est à mettre au même titre que Shyamalan.
J'adore ce cinéaste, et je crève pour chacun de ses films.

"La Passion du Christ" est un chef d'oeuvre, dans mon top 100 des plus grands films de l'histoire. Un film totalement incompris à mon avis, qui a choqué le monde entier, et plus particulièrement le monde religieux, pour une raison bien simple: "Jésus"

Le film était condamné à choquer, avant même sa sortie, parce qu'un cinéaste qui ose, est un cinéaste qui gêne. La Religion est la plus grande pourriture qui soit dans le monde. Non pas que je veuille interpeller les croyants, mais il faut bien avouer que les conflits sur terre, viennent de l'idéologie véhiculée par les religions.
Or, Gibson n'accuse rien, il tente de démontrer avec brio et réalisme une situation de l'histoire de l'humanité, qui n'a jamais été approuvée.
Dans cette optique, comment reprocher à quelqu'un, de rendre fictionnel une partie de l'histoire, qui n'a jamais eu de réalité définie ?

Peut-on prouver comment Jésus à été torturé? Avec quel degré de souffrance il est mort ?
Je ne pense pas qu'on puisse trouver une réponse à cela. De ce fait, Gibson est en droit d'apporter sa vision des choses.

Quoi qu'il arrive, la barbarie employée dans le film ne relate pas une haine de l'auteur envers le monde religieux, étant lui même pratiquant, mais davantage une affirmation personnelle de la violence de l'époque. Soyons réalistes un instant, les gens de cette époque n'étaient certainement pas des sages, qui caressaient leurs fouets sur des peaux toutes douces.

La violence n'est pas toujours un fatalisme, parfois, elle évoque une époque, un comportement, une erreur.
Ici, on parlait de jugement, d'un homme par rapport à un fait, celui d'être pris pour un sorcier, de part sa différence.

Finalement, Jésus n'est qu'une toile de fond, à un problème plus éloquent. Quid de la violence de l'homme ?
La violence n'est elle pas aussi l'affirmation d'une supériorité ? Ici, les instances, par rapport à la victime. Jésus n'est pas coupable, mais victime d'être le coupable idéal.

Gibson pousse la réflexion religieuse à son paroxysme, à mon avis. Affirmant, de manière fictionnelle, son propre avis sur l'histoire religieuse.
Le film choque parce qu'il attaque un sujet tabou. Mais ne dit-on pas souvent que la vérité blesse ?
Il faudrait alors chercher à savoir qui de Gibson ou des religieux, à le plus à se reprocher...

Pour moi chef d'oeuvre, un point c'est tout.