Trainspotting

De: Danny Boyle

Avec: Ewan McGregor, Ewen Bremner, Johnny Lee Miller, Kevin McKidd, Robert Carlyle, Kelly MacDonald,...

Pays: Grande-Bretagne

Année: 1996

Synopsis

Edimbourg, les années 90. Renton et sa bande de pieds nickelés écossais, sorte de doux débiles acides mais sulfureusement drôles, en font voir de toutes les couleurs à cette pauvre ville et "shoot" sur tout ce qui bouge.

Critique

Il existe des oeuvres qui quelques mois après leurs sorties en salles deviennent cultes... Trainspotting fait partie de celles-là!
Troisième long de Danny Boyle après Petits meurtres entre amis et l'inconnu Solomon Grundy, le réalisateur fait son entrée dans la cour des grands avec cette réussite cinématographique.
L'histoire dépeint la vie de Renton et ses compères qui tourne surtout autour de l'héroïne. Là où Boyle aurait pu tomber dans le panneau du cliché moralisateur, il l'évite de très belle manière en expliquant tout d'abord les bienfaits de cette drogue! Ou du moins les raisons qui poussent les gens à en prendre. On explique bien entendu des raisons extérieures comme l'envie d'oublier tous les soucis du monde qui nous entoure mais on oublie la principale: le plaisir. Certains crieront à ce moment-là que Boyle fait l'apologie de la drogue. Heureusement pour eux, il n'en oublie pas les inconvénients (et non des moindres, s'il-vous-plait!): dépendance, besoin constant d'argent pour se fournir sa came qui amène à commettre des délits ou encore dans certains cas, la mort... Mais bien au-delà de cette histoire autour de l'héroïne, on sent une volonté de Boyle et de Hodge, le scénariste (mais probablement aussi d'Irvine Welsh, qui a écrit le roman dont l'oeuvre s'inspire), de s'interroger sur le monde qui nous entoure et de devoir choisir une vie qui nous permettrait de vivre de manière conforme avec la société. Ces jeunes-ci ont choisi l'héroïne pour ne pas y faire partie mais Boyle ne fait en aucun cas l'apologie de la drogue...
Par rapport à un Requiem for a dream qui est sombre de bout en bout, Trainspotting comporte pas mal de touches d'humour. La réalisation allie avec justesse des moments nettements plus rapides (notamment le début lorsque Renton court) ou des moments beaucoup plus calme avec une caméra fixe. On soulignera également l'exceptionnelle B.O du film! Avec des chanteurs ou des groupes comme Underworld, Iggy Pop, David Bowie, Goldie,... Pour tous les goûts vraiment!
On notera également la performance incroyable de Ewan McGregor! L'un de ses plus grands films qu'il signe à ses débuts. Enfin, impossible de ne pas parler un peu de Robert Carlyle qui est totalement déjanté et parfait.
Oeuvre culte et le chef-d'oeuvre de Danny Boyle, Trainspotting doit figurer à une belle place de votre DVDthèque. Un réalisateur qui aura du mal à confirmer par la suite. Cependant, on est en droit d'attendre avec beaucoup d'intérêt son prochain long-métrage intitulé Sunshine...

Note: 5/5

Comments

[Tim]

Un film culte mais que je n'ai pas encore vu. Je le verrai c'est obligatoire !

[chris]

Pour moi, une des oeuvres cinématographiques les plus importantes des années 90, totalement en phase avec une photographie d'ne certaine société de cette époque. Tout y est parfait, de l'écriture au jeu des acteurs en passant par la mise en scène de Boyle. C'est vrai qu'il connaît énormément de difficultés pour confirmer. A voir pour la suite du programme.

[Wilyrah]

Justement, comment ne pas faire le rapprochement avec Requiem for a dream ? Je les ai vus en peu de temps et il est vrai que j'avais été frappé par l'humour dans Trainspotting et j'avais craint que ce recours-là puisse être perçu comme une apologie à la drogue, en effet. Il en reste un film tout à fait sympa, bien foutu (de ce dont je me rappelle) et bien joué. Cependant, je ne comprends pas tout le buzz autour de celui-ci.

[NormaDesmond]

Encore plus qu'à Requiem, j'ai tendance à comparer Traisnpotting à Fight Club. Ce n'est pas sur la drogue, c'est vrai, mais le discours sur la société qui engendre un désir d'auto-destruction est encore plus proche...