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La culture sous toutes ses formes
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20 avril 2007

L'ours

oursDe: Jean-Jacques Annaud

Avec: L'ourson "Youk", L'ours "Kaar", Tcheky Karyo, Jack Wallace, André Lacombe

Pays: Etats-Unis, France

Année: 1988

Synopsis

Un ourson orphelin, Youk. Un grand ours solitaire, Kaar. Deux chasseurs dans la forêt Tom et Bill. Le point de vue des animaux...

Critique

En tant que grand admirateur de Jean-Jacques Annaud, il existe un film qui m'a profondément marqué lors de mon enfance: L'ours. Oeuvre racontant les péripéties d'un jeune ourson dont la mère est morte accidentellement. Les images de la mort de cette dernière, les moments d'hallucination de Youk, la mort des chiens ont été des passages assez marquants voire traumatisants pour des enfants. C'est dont une bonne dizaine d'années plus tard que je me relance le défi de revoir L'ours...
Les repérages des décors du film débutent en 1983: l'Australie, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Canada sont visité mais en 1987, lorsque débutent les premières prises, c'est dans les Dolomites en Italie que le tournage s'effectue. L'oeuvre se base également du livre de James Oliver Curwood, Le grizzly, qu'Annaud a découvert sept années plus tôt.
En outre, la grande réussite du film provient de deux choses très importantes: la musique et l'ambiance sonore comme dans La guerre du feu qui fut un grand succès à l'époque. Le travail effectué par Philippe Sarde et Quaglio a été remarquable. Et, secondement, l'importance des ces décors sauvages brillamment mis en scène par Jean-Jacques Annaud. Ce dernier s'explique sur les deux premiers points:
"Dans un film privé de commodité du dialogue, la musique, les atmosphères sonores, les bruits, les lumières et les décors se substituent au langage pour devenir porteur de sens. Chaque élément a donc du être choisi avec une très grande rigueur."
Mais remettre tout sur ces éléments seraient quand même négliger le travail des acteurs, notamment un Tcheky Karyo, formidable, une de ces rares gueules que le cinéma français a, à mons sens, sous-exploité. Bien sûr, les autres acteurs ne sont pas en reste. On soulignera aussi que les animaux nous touchent par leurs tendresses et leurs déboires. Annaud signe un film profondément humaniste, respectueux envers une nature qui se montre plus forte que l'homme, ce dernier étant un être assassin et destructeur. D'ailleurs, la scène entre Karyo et le grizzly démontre un humanisme que l'humain a perdu. L'ours laisse la vie sauve à l'homme, là où se dernier se montrait sans pitié auparavant.
On notera évidemment que dans la réalité, il est fort probable que le petit ourson se soit fait tuer par l'adulte mais cela n'enlève absolument rien au charme de ce film qui s'apparente fort à un conte. Enfin, les effets spéciaux lors des scènes de rêve et d'hallucination du petit ont assez mal vieillis.
Pour conclure, L'ours est une oeuvre porteuse de beaucoup de sens et Annaud confirme dans cette voie: "Chaque film me transforme. "L'ours" peut-être plus que tout autre. Depuis cette expérience, après plusieurs années passées dans la proximité de dresseurs, de vétérinaires, de spécialistes de l'éthologie, et bien sûr dans l'intimité de ces animaux majestueux auxquels j'ai dû m'identifier, je ne peux plus considérer "la bête humaine" de la même manière."

Note: 4/5

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Commentaires
W
Un très bel article sur ce très beau film. Cela va faire bientôt deux ans que j'ai la cassette à côté du magnéto car je me dis "faut que tu le revois".
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