Twin Peaks - fire walk with me

De: David Lynch

Avec: Sheryl Lee, Ray Wise, Moira Kelly, Harry Dean Stanton, David Bowie, Chris Isaak, David Lynch, Heather Graham, Kiefer Sutherland, Kyle MacLachlan, Jürgen Prochnow...

Pays: Etats-Unis, France

Année: 1991

Synopsis

La mort mystérieuse de Teresa Banks dans la tranquille petite ville de Twin Peaks va donner bien du fil à retordre aux agents Dale Cooper et Chester Desmond qui vont mener une enquête en forme de charade et découvrir que bien des citoyens de la ville sont impliqués dans cette affaire.
Un an plus tard, ce sont les sept derniers jours de Laura Palmer, qui se termineront par la mort brutale de cette dernière.

Critique

C'est parfois (pardon, souvent) très difficile de parler d'un film de David Lynch. Pour Twin Peaks, c'est le cas. Que dire sur cette oeuvre? Qu'avant d'être un film de cinéma, il s'agissait d'une série créée par le maître. Que cette adaptation cinématographique constitue un préquelle à la série. On y explique les sept derniers jours de la vie de Laura Palmer. Au début, il faut bien le dire, on est quelque peu décontenancé. On ne reconnaît pas une oeuvre de Lynch pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les vingt premières minutes ne ressemblent pas du tout à un film du génial américain. L'enquête se poursuit comme si de rien n'était, et hormis des gens et des gestes un peu plus spéciaux, l'univers de Lynch n'est pas présent. Mais heureusement, la disparition d'un des protagonistes de l'oeuvre va nous permettre de rentrer totalement dans ce qu'on attendait: le monde merveilleux de David Lynch. A partir de ce moment-là, le film n'est plus qu'un délire total du côté psychique. Par après, libre à vous de vous forger l'opinion que vous désirer sur ces délires visuels.
Le scénario tient beaucoup d'une enquête policière. On cherche à élucider un premier meurtre. Puis des mois passent sans qu'on ne sache qui l'a réalisé et on se concentre dès lors sur la vie de Laura Palmer, qui derrière ses traits angéliques, ne cache pas moins une personne quittant le sentier d'une vie tranquille. La fille se drogue, couche avec les premiers venus,... On peut également constater que, dès le départ, elle a une relation très spéciale avec son père. Ce dernier jouera un rôle fondamental dans l'avenir de Laura Palmer. Sans vouloir trop dévoiler le film, on constate petit à petit et au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire que la jeune femme poursuit sa descente en enfer. Et si l'oeuvre se termine une nouvelle fois par un côté plus psychédélique et sur une image d'un ange qui vole, on ne peut y voir qu'une représentation de Laura Palmer qui a quitté le monde des vivants, l'enfer, pour rejoindre celui du paradis...
On constate une fois encore dans le casting que Lynch aime s'entourer des mêmes comédiens. Pour notre plus grand bonheur. De plus, le maître s'est octroyé un petit rôle. Ainsi, on retrouve pas mal d'acteurs que Lynch a déjà dirigé ou redirigera par la suite. A noter que le casting est impeccable et que l'oeuvre musicale de Badalementi est une nouvelle fois réussie même si, d'un point de vue personnel, je lui ai préféré ses compositions dans Blue velvet.
Lynch signe une fois de plus un chef-d'oeuvre même si ce film fut largement critiqué et boudé par le public américain ou européen, Twin Peaks- fire walk with me a trouvé son public au Japon et parmi les cinéphiles du monde entier. Et c'est bien là l'essentiel...

Note: 5/5

Comments

[D&D]

Ah tiens, oui, c'est marrant que tu n'es pas trouvé ça très "Lynch" pendant les 20 premières minutes...
En même temps, je crois que je vois ce que tu veux dire, mais... c'est un peu court, jeune homme :-)
Enfin bon, quelle merveille ce film...
J'ignorais qu'il avait été mieux reçu au Japon : jamais trop tard pour apprendre une bonne nouvelle !
(Qu'est-ce qu'il a pu se faire rosser, ce film, à sa sortie, seigneur...)

[Neil]

J'ai été initié à Twin Peaks par sa BO (que je trouve pour ma part la meilleure de Badalamenti). Et puis j'ai vu le film, j'ai été effrayé, choqué, fasciné, passionné. Ensuite j'ai vu la série que je considère comme un summum de la petite lucarne. Avé David !

[Benoît]

C'est très possible pour mon intro :D. Ca fait environ trois semaines que j'ai vu le film et il se peut que je me sois trompé dans ce petit détail. Oui, bah, j'ai connu plus bizarre avec Lynch (c'est vrai que la personne qui danse etc..) C'est du Lynch tout crâché :p lol. Mais je parlais surtout pour la scène du rideau :)
Donc voilà, je vais changer au moins l'erreur de la ville lol :p

[akariza]

Comment ça les 20 premières minutes ne ressemblent pas à du Lynch ?!?!?
Pourtant, dès la première scène on a une bonne dose de bizarrerie !!!

Bon, je vais pinailler un peu, car je ne suis pas trop d’accord avec ton synopsis ; l’affaire Teresa Banks ne se déroule pas à Twin Peaks, mais à Deer Meadow, et Dale Cooper ne reprend l’enquête qu’après la disparition de Chester Desmond.

En revanche, j’adhère totalement à ta conclusion ;)

Perso, à l’époque où j’ai découvert la série et le film dans la foulée, j’ai été fascinée par cet univers, à tel point que j’en rêvait souvent la nuit, et un matin en allant bosser, j’ai même eu une hallucination : j’ai croisé James en moto…

Maintenant, je suis à peu près desintoxiquée, même si j'aime bien revoir le film de temps en temps !

[Wilyrah]

... chef d'oeuvre parait-il. Bon, maintenant, c'est Lynch, donc...