Le quatrième homme (De vierde man)

De: Paul Verhoeven

Avec: Jeroen Krabbè, Renée Soutendijk, Thomas Hoffman, Geert de Jong, Dolf de Vries, Hans Veerman, Hero Muller, Caroline de Beus, Reinout Bussemaker, Erik J. Meijer,...

Pays: Pays-Bas

Année: 1983

Synopsis

Un écrivain célèbre alcoolique et fauché décide de rester auprès de Christine, une jeune riche et belle veuve. Christine a été mariée trois fois. Ses maris sont tous morts de façon tragique et mystérieuse.

Critique

Dernier film de la période néerlandaise de Paul Verhoeven avant son passage aux Etats-Unis qui durera plus de vingt ans avant de revenir dans son pays avec Black book.
Mais avant tout, revenons à ce film, Le quatrième homme, qui démontre une nouvelle fois tout le caractère virulent que détient une oeuvre de Verhoeven.
En effet, il s'agit ici d'une critique envers l'église catholique à travers le récit d'un écrivain un peu paumé. On sait très bien qu'elle est la position de l'église par rapport à la sexualité et ce qu'elle prônait autrefois et peut-être même aujourd'hui (abstinence, pas avant le mariage, la position de celle-ci par rapport à l'homosexualité,...). Et c'est au fond, le dernier point qui est relativement mis en valeur par Verhoeven quand au personnage de l'écrivain. En effet, celui-ci décide de rester avec la jeune femme uniquement pour rencontrer son amant qu'il trouve séduisant. Ainsi, on a droit à une scène impressionnante où le Christ sur la croix est remplacé par le jeune homme avec tout ce que le cinéma de Verhoeven montre et suggère... Bref, le sulfureux hollandais prône une nouvelle fois une liberté des moeurs.
Quand à la jeune femme, Christine, elle rappelle directement une autre personne. Renée Soutendijk est un peu l'égal de Sharon Stone dans Basic Instinct. D'ailleurs, on appréhende d'une manière totalement différente quand on voit cette oeuvre avant celle que Verhoeven a réalisé aux Etats-Unis. Impossible de ne pas y voir des points communs entre les deux. En effet, le thème de la "veuve noire" est au centre des deux films du génial réalisateur hollandais. Ensuite, la ressemblance physique entre les deux actrices est assez flagrante. L'une et l'autre commettant des meurtres mais s'y prenant de manière différente. Bref, on sent nettement une inspiration flagrante de Verhoeven sur ce film tourné quelques années plus tôt pour réaliser Basic Instinct.
D'un point de vue de la réalisation, l'hollandais est égal à lui-même, avec quelques scènes chocs comme il sait si bien les faire. Il se dégage toutefois une ambiance un peu plus spécial que pour ces autres oeuvres dans Le quatrième homme.
Au niveau des acteurs, on sait aussi que Verhoeven aime bien retourner avec des personnes qu'il a déjà dirigé. Rutger Hauer et Monique Van de Ven en sont deux preuves avec des rôles dans ces oeuvres précédentes: Turkish delight (les deux), Katie Tippel (les deux) ou encore Soldier of Orange (Rutger Hauer). Ainsi, ce n'est pas la première fois que l'hollandais dirige Jeroen Krabbè dans un rôle important. On l'avait déjà vu dans le film sur les résistants bataves en compagnie de Hauer. Il fait bien de confirmer puisque l'acteur est assez impressionnant. Il en est de même pour l'actrice Renée Soutendijk.
Cependant, il manque un petit quelque chose pour que la sauce prenne entièrement et soit une réussite parfaite. Toutefois, l'avantage avec Verhoeven c'est qu'il n'a jamais renié son cinéma et une fois de plus, sa critique de la société mêlée à une histoire qui peut être regardée du plus grand public fait une nouvelle fois mouche. On ne soulignera jamais assez le travail réalisé par le scénariste Gerard Soeteman, véritable chef-d'orchestre et sans qui Verhoeven n'aurait certainement pas atteint le statut qu'il connaît actuellement...

Note: 4/5

Comments

[Cinétor]

Verhoeven reprend son theme de prédilection, le sexe, mais cette fois ci de façon jubilatoire et contreversé en l'opposant en l'église. Le quatrième homme surprend par son ambiance sale et par toutes les questions que soulève celui-ci.

[Hartigan]

Pas vu, mais j'aimerai beaucoup...

PS : l'affiche est géniale lol

[Michael]

Oui, en effet un film sulfureux, parfaitement en osmose avec l'image du cinéaste.
Pas mon préféré de ce metteur en scène, mais néanmoins une très belle oeuvre.

J'avoue sans mal accrocher pleinement à l'ensemble de la filmographie de ce cinéaste, même si la période américaine, pour certains films, est nettement moins bonne.

De cette période des années 70 on retiendra surtout "Turkish Delights" ou "Soldier of Orange". Deux oeuvres parfaites, ayant contibuées à l'image sulfureuse de Verhoeven.

Ce "4ème Homme" est une nouvelle fois, à la limite de la censure, tant son sujet est traité de façon sarcastique.
Belle incursion dans le catholicisme en tout cas ^^.