Alien, la résurrection (Alien: Resurrection)
De: Jean-Pierre Jeunet
Avec: Sigourney Weaver, Winona Ryder, Ron Perlman, Dan Hedaya, J.E. Freeman, Brad Dourif, Michael Wincott, Dominique Pinon, Gary Dourdan, Kim Flowers, Raymond Cruz,...
Pays: Etats-Unis
Année: 1997
Synopsis
Deux cents ans se sont écoulés depuis que Ripley s'est sacrifiée sur Fiorina 161. Après maintes tentatives de clonage, les scientifiques ont finalement réussi à créer une réplique parfaite du Lieutenant. Celle-ci présente la particularité de protéger un Alien en son sein et retient toute l'attention des chercheurs. Mais les Aliens nés de la Reine issue de Ripley sont bien plus intelligents que leurs prédecesseurs. Malheureusement, ils n'en prendront conscience qu'après l'arrivée de l'équipage du Betty... Autrement dit de la chair fraîche pour les Aliens.
Avis
Alors que Ripley se suicidait dans le troisième volet de la saga, les producteurs décident toutefois de lancer un quatrième Alien, appelé cette fois-ci, Alien, la résurrection. Normal d'aller nous chercher un titre pareil même si on était en droit de se demander quelle serait la qualité de celui-ci.
Bon, fort heureusement, les producteurs ont été assez intelligents. Le scénario est assez bien construit et demeure au fond assez logique. De plus, ils ont été chercher un jeune réalisateur assez doué qui reste sur deux premiers films de bonne facture. C'est d'ailleurs grâce à Delicatessen que Jeunet se fera remarquer par Hollywood.
Niveau de la réalisation, rien à dire, ça reste de bonne facture. C'est du bon niveau, même si on est en droit de faire la même remarque que pour La cité des enfants perdus, les effets spéciaux ont un peu perdus, il suffit de se rappeler du générique de début et de l'insecte qui se fait écraser pour le constater. Cependant, au niveau des Alien eux-même, le travail reste un peu meilleur que ce qui avait été fait avec le film de Fincher, où la bête devenait finalement moins effrayante que les deux précédents opus qui ont travaillés avec des effets spéciaux qui étaient nettement moins développés. Enfin, on reprend le coup classique des trois autres films, à savoir un lieu restreint, ici c'est une nouvelle fois un vaisseau, et on fait tout pour nous foutre la pétoche avec les mêmes techniques qu'avant. A savoir l'être humain traqué par une bête, le fait qu'il est presque impossible de s'échapper du vaisseau. De plus, les pertes vont s'accroître très rapidement.
Niveau du scénario, l'histoire progresse toujours de manière logique par rapport à ce qui s'est produit dans les précédents épisodes. Avec cette fois la différence que les Aliens sont nettement plus intelligents que leurs prédécesseurs (en témoigne la scène où deux Aliens décident de tuer un de leur congénère pour pouvoir le faire saigner et ainsi créer un trou dans le sol et ainsi s'échapper. Et oui, vous n'aviez pas oublié que leur sang était acide ?). De plus, Ripley elle-même, est nettement différente qu'avant. Ayant possédé un Alien en son sein, il se trouve qu'elle possède une relation encore plus étroite avec ceux-ci qu'avant. Elle possède également des réflexes et des sens nettement plus développés. On retrouve toujours l'androïde chargé ici d'éliminer les Alien. Une étroite relation va d'ailleurs se créer entre Ripley et le robot. Peut-être parce qu'il s'agit aussi de de deux personnages qui sont certes très différents mais dont certains aspects de leur personnalité les rapproches assez. Ils ne sont pas des êtres humains comme les autres, ils sont solitaires de cette manière. Alien, la résurrection a aussi le mérite de poser des questions quant au clonage. Le moment où l'on voit toutes des copies de Ripley qui ont échoué et qui souffrent posent des interrogations d'ordre morale quant au bien fondé de ce genre de choses. De plus, la brebis Dolly venait tout juste d'être clonée en 1996. L'un des meilleurs passages de l'oeuvre reste bel et bien le moment où Ripley découvre son bébé, à savoir un Alien et que celui-ci lui obéit en tout point. La relation qui s'établit est vraiment celle d'une mère envers un enfant et le sacrifice que Ripley va devoir faire en devient au fond émouvant. On terminera enfin par le clin d'oeil de Jeunet qui nous présente à la fin du film un Paris dévasté et apocalyptique (ce qui semble être une référence avec son début de carrière où le monde ne vit pas dans la paix et où l'être humain se retrouve en grande difficulté).
Côté acteurs, outre Sigourney Weaver et Winona Ryder, on constate que Jeunet a été cherché des acteurs qu'il apprécie énormément, à savoir Ron Perlman ou encore Dominique Pinon. D'ailleurs, c'est aussi la première fois que d'autres êtres humains finissent par survivre définitivement aux Aliens avec Ripley.
Un très bon film donc qui clôture la saga Alien. Du moins provisoirement, puisqu'une nouvelle franchise va être créée avec un autre célèbre extraterrestre du cinéma, à savoir Predator. Mais les Alien vs. Predator n'atteindront jamais la qualité des oeuvres dont ils s'inspirent et ressemblent bien plus à des navets qu'autre chose. On regrettera aussi un petit manque de rythme de temps à autre dans le film de Jeunet. Mais au final, on obtient probablement l'une des meilleures quadrilogie de tous les temps...
Note: 3.5/5