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La culture sous toutes ses formes
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11 mai 2008

La Prisonnière du désert (The Searchers)

prisonniere_desertDe: John Ford

Avec: John Wayne, Jeffrey Hunter, Vera Miles, Ward Bond, Natalie Wood, John Qualen, Olive Carey, Harry Carey Jr., Lana Wood,...

Pays: Etats-Unis

Année: 1956

Synopsis

Texas 1868. La famille d'Aaron Edwards est décimée par une bande de Comanches qui attaquent son ranch et enlèvent ses deux fillettes. Ethan, le frère d'Aaron, découvre le drame et se lance sur les traces des ravisseurs avec deux autres compagnons.

Avis

Une porte s'ouvre, un personnage s'avance. La caméra est subjective et on aperçoit au loin un cavalier qui approche avec comme toile de fond les décors de la Monument Valley. Un premier plan-séquence superbe qui vaut au fond rien qu'à lui seul, la vision du film.
Une fois encore, Ford fait confiance à John Wayne. La prisonnière du désert marque la 16ème collaboration (sur 24!) entre les deux protagonistes. Mais il n'est pas le seul à retrouver une nouvelle le réalisateur américain: Jeffrey Hunter et Vera Miles avaient également pour habitude de tourner avec Ford. L'oeuvre se base également sur une histoire vraie, adaptée tout d'abord en roman par Alan Le May. Une fille blanche a été enlevée en 1836 par des Comanches. Elle deviendra la femme du chef avant d'être retrouvée par les Blancs et reconduite à la "civilisation" malgré ses réticences.
Les Indiens... Justement, c'est probablement-là que se situe le plus gros problème. Ils apparaissent plutôt primaires. Et puis, Aaron Edwards, le personnage de Wayne, est probablement ce qui se fait de mieux en matière de racisme contre les Peaux-Rouges. Malgré que leurs attaques sont rusées, ils demeurent assez idiots, vils, et prêts à tout pour se faire de l'argent par exemple.
Fort heureusement, et en contre-partie, Aaron Edwards n'est pas exempt de tous reproches puisque c'est un homme raciste. Et le personnage est assez torturé. Il apparaît peut-être comme un justicier au début, mais ses actes en font finalement un homme que l'on détesterait aisément. Ainsi, une fois qu'il retrouve sa nièce, il veut la tuer car elle a adopté les us et coutumes des Indiens. On n'assiste donc pas à un simple western manichéen. D'ailleurs, John Ford a tout sauf été raciste et le film Les Cheyennes en est probablement la meilleure preuve.
Ethan Edwards est un solitaire, justicier à ses heures mais également tourmenté par tout ce qu'il a pu vivre. De plus, il semble avoir eu des ennuis avec la justice dans d'autres états. C'est un homme qui est fait pour l'aventure et la scène finale, lorsqu'il ramène sa nièce à la maison, on obtient une nouvelle fois un superbe plan-séquence de Ford: la caméra est placée dans la demeure et tout le monde rentre un par un dans la maison, excepté Edwards. La porte se referme alors et le film s'achève comme il a commencé. Edwards a certes pardonné à sa nièce d'être devenue une indienne mais lui a décidé de continuer une vie d'aventures.
Bref, La prisonnière du désert n'est pas parfait, on est bien loin de la qualité de L'homme qui tua Liberty Valance mais tout de même, Wayne + Ford + Western = très bon résultat dans la plupart des cas. Même si ici, on constate l'un ou l'autre défaut...

Note: 4/5

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Commentaires
T
Un de mes westerns préférés, avec un John Wayne plus fragile que jamais, un Jeffrey Hunter, au physique d'ange, torturé par cette quête sans fin, et une Nathalie Wood magnifique ! Un superbe film sur l'identité !
N
Je trouve ce film absolument formidable. Ce parallélisme entre la scène du début et de la fin m'a toujours fasciné. Dans ce simple effet de style réside pour moi le mythe de l'homme providentiel du western, qui arrive de nulle part pour repartir une fois sa mission terminée. Il n'a pas de foyer, veut rester seul et c'est probablement pour ça qu'il ne cherche pas à être aimable. <br /> PS : il faudrait que je vois Liberty Valence un de ces quatre...
E
Eternelle question sue le personnage de John Wayne dans The searchers.Je l'ai revu il y a peu et suis impressionné par la maîtrise de Ford.Plus ambigu que n'importe quel Ford The searchers est à mon avis plus intéressant que Valance,un tout tout petit peu faussé par un peu de démagogie.Peut-être as-tu lu mon billet sur la formidable étude biographique de Joseph McBride:après 1000 pages je n'ai pas encore cerné John Ford.
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