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La culture sous toutes ses formes
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19 août 2008

Jeanne d'Arc (The Messenger: The Story of Joan of Arc)

jeanne_d_arcDe: Luc Besson

Avec: Milla Jovovich, John Malkovich, Faye Dunaway, Dustin Hoffman, Pascal Greggory, Vincent Cassel, Tcheky Karyo, Richard Ridings, Desmond Harrington,...

Pays: France

Année: 1998

Synopsis

France, 1429. Le royaume de France est en guerre contre l'Angleterre, lorsqu'inspirée par un massage divin, une jeune paysanne, Jeanne d'Arc, se présente à la cours de France. Emu par son apparition, le Dauphin Charles VII lui donne l'autorisation de partir en guerre contre les Anglais. Elle conduit l'armée à la victoire à Orléans, après quoi Charles VII peut se faire couronner roi de France. Bien qu'elle soit tout d'abord glorifiée pour ses hauts faits, elle est prise, lentement mais sûrement, dans un tissu d'intrigues politiques et de trahisons.

Avis

Besson s'attaque ici au mythe Jeanne d'Arc entre deux histoires de taxi. Au final, on obtient un film probablement pas parfait mais qui demeure, à mes yeux, le dernier vrai bon film du cinéaste français. En voici les raisons.
Premièrement, le film remet en question le mythe en lui-même de Jeanne d'Arc. Remettre en question est peut-être un gros mot mais il aborde, certes furtivement, quelques fois les complots et les arrangements qu'il pouvait exister au sein de la cour française mais également anglaise, que ce soit pour la mener à la victoire, la vendre aux Anglais ou tout simplement la faire finir sur le bûcher. D'ailleurs, Jeanne d'Arc ne sera pas brûlée pour avoir soi-disant entendu des voix mais tout simplement parce qu'elle portait des vêtements d'homme, chose qui était formellement interdite à l'époque (bien qu'apparemment, après un repenti, les Anglais l'ont forcé à se réhabiller en homme).
Certes, l'oeuvre de Besson possède des erreurs historiques. Ainsi par exemple, le village de Domremy n'a jamais été attaqué et sa soeur n'a pas non plus été violée. Mais peut-on réellement en vouloir à Besson, là où l'histoire avec un grand h possède de nombreuses ombres. Ou se situe vraiment la vérité dans le mythe Jeanne d'Arc ?
Ensuite, il y a une remise en question sur la foi qui n'est pas mal faite du tout. A partir du moment où apparaît Dustin Hoffman. Est-il Dieu, est-il l'âme de Jeanne ? Peu importe, toujours est-il qu'il lui permet de réaliser une introspection sur la foi aveugle qui aurait animé Jeanne d'Arc, si on se confère uniquement au mythe. Un passage nettement intéressant vraiment puisque Dieu (appelons Hoffman ainsi) explique rationnellement, logiquement des choses que Jeanne aurait tout simplement vu comme un signe du ciel, du Seigneur, de Dieu tout simplement. Une remise en question intéressante qui peut au fond dépasser la simple oeuvre de Besson.
Voilà pour le contenu, passons en à la mise en forme de celui-ci. Lus Besson réalise correctement son Jeanne d'Arc. Si ce n'est pas forcément transcendant à chaque moment, le metteur en scène français semble surtout avoir voulu nous en mettre plein la vue dans les scènes de batailles qui composent le film et plus principalement évidemment sur la prise d'Orléans et sur les Tourelles particulièrement. Ensuite, le reste reste néanmoins classique mais pas forcément mauvais.
Côté acteurs, on constate que Besson s'est tout de même bien entouré. Un casting international assez réussi dans l'ensemble réunissant Hoffman, Dunaway, Malkovich, Karyo, Cassel,... Bref, c'est assez porteur tout cela. Je n'ai pas cité Jovovich car si elle possède un minois assez appréciable et charmant, il faut bien avouer qu'en tant qu'actrice, elle ne soit pas vraiment extraordinaire. Prestation assez inégale où elle parvient même à nous ennuyer par son surjeu ou ses cris stridents des plus dérangeants pour notre ouïe (on en viendrait presque même à préférer le son de la pub THX). Soit, elle plombe parfois à elle-seule l'oeuvre là ou d'autres comédiens sont tout bonnement excellents (Malkovich, Dunaway et Hoffman pour ne citer qu'eux.).
Au final, Besson nous signe une oeuvre plus qu'honorable, toujours bien loin de ce qu'il a pu réaliser fin des années 80 et début des années 90. Mais cela reste nettement meilleur de toutes ses productions à la Taxi ou autres choses du type qu'il ait pu produire ou faire.

Note: 4/5

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Commentaires
D
Bonjour Benoît,tu es bien indulgent pour un film à la violence gratuite pour certaines scènes. Je ne le recommanderais pas du tout. Mieux vaut voir le film de Robert Bresson à la belle sobriété (sur le procès). Bonne journée.
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