Procès de Jeanne d'Arc
De: Robert Bresson
Avec: Florence Carrez-Delay, Jean-Claude Fourneau, Roger Honorat, Marc Jacquier, Michel Herubel, Jean Gillibert, André Régnier, Arthur Le Bau, Marcel Darbaud, Philippe Dreux, Paul-Robert Mimet, Gérard Zingg,...
Pays: France
Année: 1962
Synopsis
Du début des audiences au supplice final, le film suit au plus près les minutes authentiques du procès.
Avis
Le premier film de Bresson que j'avais vu ne m'avait que moyennement plu. Je le trouvais assez ennuyeux et me demandait pas mal où le metteur en scène français voulait en venir. D'autant que les comédiens n'étaient pas du tout remarquables. Malgré tout, Pickpocket m'avait laissé entrevoir pas mal de qualités chez Bresson, notamment dans la mise en scène.
Je m'étais donc promis de revoir une oeuvre du cinéaste français. Procès de Jeanne d'Arc m'intéressait depuis longtemps, étant donné que je suis un grand fanatique d'histoire et que la légende entourant "la pucelle". C'est donc logiquement que je me suis tourné vers ce film, d'autant qu'il traite du procès de Jeanne d'Arc, en se basant des écrits du réel procès. Pourtant, un sentiment assez étrange s'est vite dégagé lors de la vision de cette oeuvre. Je me suis rendu compte que c'était un film qui pouvait être vu sans être vu... Je m'explique: 80% des séquences sont celles du procès, rejouées par les acteurs. Le tout est dit dans une ambiance très calme. Le jeu des acteurs est assez plat, me donnant parfois l'impression de reciter leur texte appris par coeur. Ca manque de présence et ça oublie d'injecter du vivant à ce que ça dit. Ensuite, on peut très bien se passer des images du film pendant toute cette période étant donné qu'on enchaîne calmement entre des plans sur Jeanne d'Arc et des plans sur ses juges. Ce ne sont que des plans fixes, sans réelle recherche pour la plupart. Ce qui veut dire que quand on assiste au déroulement du procès, on peut chipoter à autre chose tant que le son est assez fort pour qu'on comprenne ce qu'ils se disent. C'est un peu comme à la radio...
Fort heureusement, Robert Bresson est assez malin. Entre des séquences du procès on retrouve Jeanne dans sa cellule avec des éléments assez importants. Il varie ainsi le rythme qui aurait pu être très monotone.
Toutefois, les dix ou quinze dernières minutes du film sont certainement les meilleures. C'est bel et bien quand Jeanne est conduite au bûcher et lorsqu'elle est brûlée. Le plan final est assez remarquable et semble clairement démontrer que l'oeuvre de Bresson est bel et bien un pamphlet contre le monde ecclésiastique.
Au final, je ne me suis pas ennuyé, j'ai trouvé le film assez intéressant mais certaines personnes seront loin d'avoir cette impression. Les acteurs sont moyens et les séquences de procès alourdissent davantage l'oeuvre qu'elles ne la servent.
Pour conclure, je me demande toujours pourquoi Bresson est rentré dans l'histoire du cinéma français. J'ai trouvé par exemple le film du presque homonyme Luc Besson bien plus intéressant sur le sujet de Jeanne d'Arc. Même si celui-ci est bon...
Note: 3.5/5