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La culture sous toutes ses formes
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28 août 2010

La cité sans voiles (The Naked City)

la_cit__sans_voilesDe: Jules Dassin

Avec: Barry Fitzgerald, Howard Duff, Dorothy Hart, Don Taylor, Ted de Corsia, House Jameson, Frank Conroy, Anne Sargent, Adelaide Klein, Grover Burgess, Tom Pedi, Enid Markey, Mark Hellinger,...

Pays: Etats-Unis


Année: 1948

Synopsis

New York. Les détectives Muldoon et Halloran sont chargés de l'enquête sur le meurtre mystérieux d'une jeune femme. A la recherche de bijoux liés au meurtre, ils vont traquer les proches de la victime pour finalement découvrir que la jeune femme assassinée était liée à un gang spécialisé dans le trafic de joaillerie. Mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises. La traque continue à travers les rues de la ville...

Avis

Sans aucun doutes l'un des plus grands films policier que j'ai au cinéma signé Jules Dassin. En fait dès le début, on sent qu'on va se trouver devant un film original et surtout d'un haut niveau. On ne trouve par exemple pas de générique mais des plans de la ville de New York, pour montrer à quelle point elle sera importante, et la voix du producteur pour présenter les différents protagonistes et membres de l'équipe. Il sera d'ailleurs le narrateur de l'oeuvre.
La cité sans voiles mélange différents genres: enquête policière bien sûr mais aussi beaucoup d'éléments d'humour et un aspect de la façon de filmer la ville qui est parfois fort proche du documentaire. Le film n'a pas été tourné en studio et on tient à le faire savoir.
Venons en à l'oeuvre elle-même et au fait que New York est incroyablement mise en scène. Une ville que l'on va découvrir sous toutes les coutures, de sa facette la plus riche ou presque à sa facette la plus pauvre. L'une des très grandes forces de Dassin est de savoir montrer et raconter les choses avec une justesse remarquable. Le noir et blanc est d'une très grande qualité et la mise en scène réserve de très belles surprises, surtout pour les années 40, comme les scènes sur le pont d'acier dans les quinze dernières minutes. L'oeuvre possède une très grande modernité, à mes yeux, et vieillit de très bien.
Le scénario est remarquablement ficelé. Il démontre de manière très précise le travail de la police tout en montrant la société telle qu'elle est. Ainsi Dassin en profite pour montrer que New York n'est pas seulement la carte postale qu'on imagine mais qu'elle possède des quartiers très pauvres à travers l'enquête, et de la sorte, n'en fait pas un sujet principal de son histoire. Dassin se montre parfois progressiste, assez subtilement, dans une scène qui en suit une autre très classique. En effet, l'un des deux enquêteurs rentre à la maison. Il embrasse sa femme et s'ensuit un moment de romance très mielleux comme Hollywood savait nous le faire à l'époque. C'est d'ailleurs le seul moment classique de l'oeuvre. Mais tout de suite après, Dassin brise un peu les codes établis de la société de l'époque: la mère veut que le père donne une correction à son fils car c'est le rôle de l'homme dans le couple. Chose à laquelle l'homme répond: "Mais qui a dit ça?". Il parviendra de la sorte à échapper à la correction qu'il doit donner et surtout de la sorte, montrer que les codes établis ne doivent pas forcément être tenus. Pour en venir un peu à l'enquête, elle est filmée au fur et à mesure et en interrogeant tous les témoins et suspects possibles de l'affaire. Il y a de la sorte une façon à ce qu'il n'y ait pas de temps mort ou presque. On ne s'ennuie jamais dans cette oeuvre.
Les moments de romance sont très souvent allégés par des touches d'humour. Et les personnages joués par Barry Fitzgerald et Don Taylor sont remarquables. Le premier possède d'ailleurs des répliques très drôles et qu'il parvient à donner avec le bon ton. Pour moi ce sont de très grands acteurs, effacés à Hollywood par rapport à des noms plus ronflants que sont Cary Grant ou James Stewart par exemple. Ils étaient totalement inconnus pour moi jusqu'à ce film. Les acteurs de ce film nous paraissent vraiment naturels. Très grande capacité à pouvoir filmer l'humanité des personnages.
La conclusion du film est tout aussi remarquable avec un façon de dire que l'on a montré la ville comme elle, qu'on a raconté une histoire parmi d'autres et qu'on a ainsi, malgré tout, pu apprendre à la connaître, ce qui fait de New York une actrice à part entière.
Bref, très belle découverte que je fais de Jules Dassin et j'ai bien envie de continuer à explorer sa filmographie désormais.

Note: 5/5

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Commentaires
E
Oui Benoît:voir 6 et 9 mai 2006,3 juillet 2006,01 août 2006.Merci.
E
Très beau cinéma noir.Je t'invite si tu le souhaites à lire ce que j'ai écrit sur les films de Dassin dont la trilogie citadine,passionnante.
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