Masculin, féminin

De: Jean-Luc Godard

Avec: Chantal Goya, Jean-Pierre Léaud, Marlène Jobert, Catherine-Isabelle Duport, Yves Alfonso, Françoise Hardy, Brigitte Bardot, Michel Debord, Dominique Zardi, Med Hondo,...

Pays: France, Suède 
  
Année: 1966

Synopsis

Paul, qui est à la recherche d'un emploi et qui milite contre la guerre au Vietnam, est amoureux de Madeleine, une jeune chanteuse qui se préoccupe plus de sa réussite dans le métier que des manifestations sentimentales de son ami. Paul finit par trouver un emploi dans un institut de sondage où il est chargé de faire une enquête sur les principales préoccupations des Français. Il habite provisoirement chez deux de ses amies...

Avis

Probablement le dernier Godard que je vois avant un très long bout de temps. Pourtant, je vais me montrer un peu (mais juste un peu!) moins dur que je ne l'ai déjà été avec le cinéaste.
"En fait, vous n'aimez pas ce qui vous ennuie." C'est par cette incroyable phrase citée par un des personnages du film que je résumerais toutefois mon sentiment envers Masculin, féminin et plus généralement avec la filmographie de Godard. Mais comme je l'ai dit, ce n'est pas le pire film du cinéaste. Et je dois donc vous dire que j'ai apprécié certains passages, essentiellement dans la première demi-heure, plutôt agréable à regarder. Il faut quand même laisser à Godard, que dans ses idées, ça reste quelqu'un de très progressiste. Ces idées de liberté sexuelle, d'émancipation de la femme et de l'amour sont plutôt osées pour l'époque. J'adhère cependant moins aux idées révolutionnaires disséminées un peu partout dans l'oeuvre mais aussi dans la plupart de ses autres films.
Sur la forme, j'avoue avoir encore un sérieux problème (je l'avais déjà pour Les carabiniers par exemple). Il y a des bruits et des chiffres ainsi que des scènes qui se font entendre et qui apparaissent parfois de manière totalement inexplicables à mes yeux. Par rapport à d'autres films, Godard se perd moins dans références prétentieuses et pompeuses. Ce qui n'est pas pour me déplaire.
Côté casting, je vais d'abord commencer par Chantal Goya. J'ai eu un choc en la voyant et en me disant qu'avant de chanter des chansons pour gosses avec une coupe ringarde, ça a été un très joli brin de fille et que sa musique, nettement moins gnan gnan que de coutume, utilisée dans le film révèle une voix plutôt intéressante. Par contre, pour Léaud, c'est quand même une catastrophe: cet acteur joue faux dans la plupart des scènes. Il n'est pas naturel, se contente de répéter un texte sur un mauvais ton, etc. Il est bien loin l'ado quo jouait sous Truffaut dans Les 400 coups avec une forme de sincérité nettement plus présente.
Bon, attention, n'imaginez pas non plus que j'aime ce film de Godard. Les défauts sont récurrents avec une mise en scène  parfois étrange mais moins inintéressante que d'habitude et des acteurs très souvent à côté de ce qu'il faudrait que ce soit. Toutefois, sa vision du couple est plutôt intéressante mais après la première demi-heure, ça se perd encore et toujours avec un scénario qui est en fait sans queue ni tête.

Note: 1.5/5

Comments

[Benoît]

Assez bizarrement, c'est le seul cinéaste que je n'aime pas qui parvient à encore m'attirer, en me disant, allez, peut-être qu'avec ce film, je vais au moins en apprécier un! J'aimerais encore voir Alphaville et A bout de souffle puis j'abandonne :D.

[Nio]

Pas vu ce Godard là (cf, mon cycle actuel de Godard que je fais sur mon blog et pour l'anecdote j'y suis un peu obligé, j'ai un séminaire sur Godard à la fac, donc impossible d'y échapper, j'ai dû me familiariser avec l'antéchrist, lol. :D ) mais je sais que c'est à cette période qu'il énonce de plus en plus un discours révolutionnaire et politique dans ses films qui a tendance a sérieusement me gonfler voire m'endormir (je parle de "week-end" récemment --que je ne te conseille pas car je pense que tu te ferais monumentalement chier devant ^^-- et les séquences révolutionnaire du film m'ont ennuyé à un point...).

Le hic avec Godard c'est que son cinéma est à 70% très cérébral. Si l'on ne prend pas la peine de réfléchir au sens des films et à la société française actuelle des années 60 que Godard bien souvent épingle, on se casse les dents. Je trouve d'ailleurs que de nombreux Godard des années 60 ont parfois assez mal vieillis. Mais je préfère ses films de cette période là à ceux des années 80/90, ou là, te connaissant, tu te tirerais carrément une balle dans la tête. Montrer du Godard pour torturer les gens, voilà une idée géniale. Comme quoi même aujourd'hui Godard, ça peut toujours servir. ^^'

J'ai appris a apprécier Godard car je suis en fac de ciné et obligé de composer avec un prof qui ne traite que de ça (le truc bénéfique c'est qu'en lisant des biographies sur Godard je le cerne nettement mieux effectivement) mais en temps normal, j'aurais fuit le bonhomme comme la peste, comme quoi... :D