Thirst (Bak-Jwi)
De: Park Chan-wook
Avec: Song Kang-ho, Kim Ok-vin, Kim Hae-sook, Shin Ha-kyun, Park In-hwan, Oh Dal-soo, Song Young-chang, Mercedes Cabral, Eriq Ebouaney, Shin Ha-kyun,...
Pays: Corée du Sud
Année: 2008
Synopsis
A la suite d'une transfusion sanguine d'origine inconnue, un jeune prêtre devient vampire. Peu après sa transformation, il retrouve un ami d'enfance qui vit avec sa mère et son épouse. Il succombe alors à la violente attirance qu'il éprouve pour la jeune femme.
Avis
Le dernier film de Park Chan-wook, Thirst, évoque un vampire tombant amoureux d'une jeune femme où il va vouloir l'extirper d'une vie où elle ne se plait guère. Si le postulat de départ s'annonce intéressant, le cinéaste s'égare au fur et à mesure que le film avance.
Commençons toutefois par la qualité première de cette oeuvre qui reste sans aucun doute son esthétisme, sa photographie superbe et une mise en scène somme toute travaillée en ce qui concerne les plans. Mais c'est une des grandes forces du cinéma coréen (et asiatique de manière générale) que de proposer des films avec un point de vue formel superbe (prenons aussi comme exemple Kim Ki-duk).
Cela reste malheureusement bien insuffisant que pour palier un scénario incongru. La façon dont le prêtre devient un vampire est bien trop tirée par les cheveux. Par la suite, le cinéaste s'égare totalement dans une relation amour - haine entre le vampire et la femme, qui deviendra elle-même une vampire. Ensuite, il y a le prêtre qui s'efforce de respecter au maximum les autres êtres humaines et qui se nourrit de sang uniquement en le buvant de poches de malades, mais qui ne tue jamais. Au contraire, la jeune femme se montre nettement plus avide de sang et de meurtre. Elle qui avait déjà un côté manipulateur avant sa "vampirisation".
Les thèmes pour le fond existent, mais sont systématiquement mal exploités. On retrouve la valeur du sang, source de vie, les questionnements d'un prêtre vis-à-vis de sa foi et la manière dont il apprécie les plaisirs charnels, etc. Mais c'est souvent gâché par une réalisation qui privilégie beaucoup trop le côté formel et l'esthétique que le cinéaste en a oublié qu'un film ne se regarde pas uniquement avec de jolies images.
Park Chan-wook, un homme capable du meilleur (Oldboy) comme du moins bon.
1.5/5