Les climats (Iklimler)

De: Nuri Bilge Ceylan

Avec: Ebru Ceylan, Nuri Bilge Ceylan, Nazan Kesal, Semra Yilmaz, Mehmet Eryilmaz, Arif Asci, Can Özbatur, Ufuk Bayraktar, Fatma Ceylan, Emin Ceylan,...

Pays: France, Turquie   

Année: 2006

Synopsis

L'homme est fait pour être heureux pour de simples raisons et malheureux pour des raisons encore plus simples - tout comme il est né pour de simples raisons et qu'il meurt pour des raisons plus simples encore... Isa et Bahar sont deux êtres seuls, entraînés par les climats changeants de leur vie intérieure, à la poursuite d'un bonheur qui ne leur appartient plus.

Avis

Test d'un cinéaste habitué au festival de Cannes qu'est le Turc Nuri Bilge Ceylan. Avec Les climats, je pensais avoir un film qui pourrait me toucher. Malheureusement, j'en ressors extrêmement déçu.
Alors, il faut avouer que j'ai un gros faible pour les films silencieux, où la parole se fait rare voire totalement absente. J'aime aussi quand les plans s'attardent sur les personnages pour tenter de retranscrire au mieux et le plus fidèlement possible des émotions. J'aime encore plus quand l'esthétisme est bien travaillé. Dans Les climats, je retrouve tout cela, sur la forme le film me plait énormément. J'ai aussi repensé parfois au travail de Tarkovski où certains plans chez Ceylan me rappellent les films incroyables du cinéaste soviétique.
J'ai également une forme de sympathie pour les deux acteurs que sont le cinéaste, Ceylan, et sa femme. Il utilise également ses propres parents pour jouer... ses parents dans le film. Bref, une histoire de famille en quelque sorte.
Et pourtant, ça coince. Y a quelque chose qui cloche. L'oeuvre n'évoque aucun sentiment pour moi. Je reste étranger à l'histoire. Ce couple dans un amour - désamour éternel, qui ne semble jamais être en phase en même temps. Comment leur histoire a-t-elle pu débuter ou comment ont-ils pu s'accrocher à l'un et l'autre si ce n'est pour jamais se retrouver ou avoir les mêmes buts aux mêmes moments? Des longs plans, oui. Mais pour montrer quoi? Pour expliquer quoi, hormis qu'on est face à un couple jamais en phase.
Filmer de jolie manière, c'est bien. Mais pouvoir raconter quelque chose avec ces plans, c'est encore mieux.
Et le problème, c'est qu'il n'y a rien à dire. Ceylan raconte une histoire d'amour qui n'existe pas et donc où rien n'existe. Une histoire triste dont on sait d'avance qu'elle ne se terminera pas "bien". Tout est couru d'avance. D'autant que le personnage masculin est un sacré menteur et salaud alors que la femme attent tout simplement qu'il s'engage. S'en rend-il compte à la fin lorsque finalement, il s'en va. Mais n'est-ce pas avoir joué une nouvelle fois avec les sentiments de cette femme après être revenu pour tenter de la récupérer?
Bref, beaucoup de jolies choses sur la forme pour un fond que je juge inexistant. Même les variations de saisons, censées s'accorder aux personnages, ne sont pas toujours logiques...

Note: 1.5/5

Comments

[D&D]

C'est marrant que tu parles de Tarkovski, car Ceylan est bien le premier cinéaste à me l'avoir rappelé un peu, parfois, dès "Nuages de mai" (qui est peut-être le film que je préfère de lui). Il te plairait d'ailleurs peut-être davantage.