L'Arche russe (Rousski kovtcheg)

De: Alexandre Sokourov

Avec: Sergey Dreden, Maria Kuznetsova, Leonid Mosqovoi, Sergey Nadporozhsky, Sergey Muchenikov, Mikhail Piotrovsky, David Giorgobiani, Alexander Chaban, Lev Yeliseyev, Oleg Khmelnitsky, Maxim Sergeyev, Natalia Nikulenko, Yuliy Zhurin, Svetlana Svirko,...

Pays: Russie

Année: 2002

Synopsis

Invisible pour ceux qui l'entourent, un réalisateur contemporain se retrouve comme par magie dans le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg au début du XVIIIe siècle. Il y rencontre un cynique diplomate français du XIXe siècle. Les deux hommes deviennent complices au cours d'un extraordinaire voyage dans le temps, à travers le turbulent passé de la Russie, qui les conduit jusqu'à nos jours.

Avis

Alexandre Sokourov s'est certainement fait un nom dans le cinéma mondial avec L'Arche russe. Film tourné en un seul plan-séquence, de la même manière que La corde d'Hitchcock, permettant au spectateur de plonger pendant une heure trente dans l'histoire de la Russie.
Il est évident que le film intéresse avant tout par le défi technique qu'il représente. Tourné en une heure trente, ce qui en fait certainement le tournage le plus court de l'histoire du cinéma, c'est évidemment toute la préparation nécessaire qu'il a fallu au cinéaste pour réaliser ce réel tour de force. Car sa caméra vogue à travers le musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, au gré des différentes pièces où tour à tour nous rencontrons quatre époques différentes de l'histoire russe.
La caméra incite réellement au voyage. Voguant partout, se faufilant entre les murs et les personnes, elle est évidemment un point central de la réalisation. Véritable actrice en elle-même puisqu'elle est l'oeil du spectateur accompagné d'un guide, un diplomate français qui s'est perdu là.
A travers ce voyage, nos deux hommes vont parler de l'histoire russe et également de leur opinion sur l'art. C'est peut-être le point le plus inintéressant du film puisque ça devient parfois excessivement bavard. De plus, il est très difficile de se retrouver dans toutes les époques tant les costumes, pourtant magnifiques, se ressemblent dans certains cas. Et c'est d'autant plus dommageable puisque toutes les discussions entre les hommes empêchent finalement notre voyage de s'accomplir comme on le souhaiterait vraiment. J'entends par là que tout ce qui est dit n'est pas toujours intéressant. Et ça n'empêche pas une forme de répétitivité à force d'avoir l'impression de voir la même chose ou d'entendre souvent le même type de discussion.
D'autant que le procédé peut rebuter certains spectateurs. Il n'y a pas vraiment de héros à proprement parler, pas d'acteurs, juste des personnages qu'on croise, hormis notre guide. Le film permet toutefois de prendre des libertés comme la rencontre entre des personnes qui vivent à des époques différentes, donnant également leur avis sur ce qu'il se passe.
En fait, L'Arche russe vaut essentiellement pour son incroyable prouesse technique. Elle est intéressante également par cette plongée du cinéaste dans l'histoire de son pays, permettant de faire découvrir certaines choses et par son aspect du voyage. Malheureusement le film démontre quand même certaines limites. Alexandra, par exemple, est un peu plus intéressant car même s'il est moins ambitieux sur le plan technique, il n'en demeure pas moins plus intéressant dans le traitement de son propos.

Note: 3/5