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La culture sous toutes ses formes
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29 juin 2013

Les diaboliques

Les diaboliques

De: Henri-Georges Clouzot

Avec: Simone Signoret, Véra Clouzot, Paul Meurisse, Charles Vanel, Pierre Larquey, Michel Serrault, Jean Lefebvre, Georges Poujouly, Yves-Marie Maurin, Johnny Hallyday, Jacques Varenne, Jean Brochard, Thérèse Dorny,...

Pays: France

Année: 1954

Synopsis

Dans une institution destinée à l'éducation des jeunes garçons, Christina et Nicole, respectivement épouse et maîtresse du directeur Michel Delasalle, s'associent afin d'assassiner l'homme qu'ells ont fini par haïr. Mais quelques jours après leur méfait, le corps de Michel disparaît...

Avis

Pour ceux qui ne l'ont pas vu, cet avis sera proposé avec quelques spoilers. Vous voilà donc prévenus et comme le dit le carton de fin, je ne tiens pas à révéler l'histoire à ceux qui doivent encore la découvrir. Henri-Georges Clouzot est certainement l'un des plus grands cinéaste que l'Hexagone a pu compter. On lui doit Le salaire de la peur ou encore l'immense chef-d'oeuvre qu'est Le corbeau. Nous pouvons rajouter à cette liste de grands films, Les diaboliques.

Derrière ce titre, nous pourrions penser que les diaboliques, ce sont ces deux femmes qui s'allient pour assassiner le directeur de l'école. Mais elles ne sont pas n'importe qui par rapport à ce personnage. L'une est l'épouse, l'autre la maitresse. En réalité, derrière ce titre, tout le monde est diabolique. Dans ce monde d'adultes, pas un seul personnage n'est fondamentalement bon. La maitresse, jouée par Simone Signoret, est une véritable manipulatrice. Le directeur et mari est un homme violent et autoritaire. Les deux surveillants sont médisants, au même titre, par moment que le concierge. Le locataire de palier est un hypocrite. En fait, face à cette ébauche du mal, li y a les enfants, seuls pourvoyeurs du bien. L'innocence au sens complet puisque les enfants, souvent punis par les adultes, ne mentent pas une seule fois. Même le policier intervient tardivement dans la résolution du crime, et ce n'est, à mon sens, pas anodin. Et Christina est en réalité dans la voie du bien, en appuyant souvent les enfants et en essayant de les écouter. Mais le bien est vite attiré par le mal.

Le film se divise en deux parties bien distinctes. Une première qui est l'établissement du crime et sa perpétration. La seconde est la manière dont le corps va disparaitre. On est dans le film de crime dans un premier temps avant de glisser doucement vers le suspense aux allures, parfois, de fantastique. Ce glissement est opéré en douceur, mais de manière très maitrisée. Un exemple est le rôle attribué à Jean Lefebvre comme celui de soldat qui veut s'installer dans la voiture où le cadavre est caché. Un personnage pas si anodin qui indique vers quel voie l'oeuvre va se diriger.

Le summum du suspens est atteint dans les dix dernières minutes par Clouzot. La réalisation est parfaite à ce point de vue. On a beau savoir ce qui se trame, on n'en perd pas une miette. Il faut avouer qu'on est dans du cinéma digne d'Hitchcock. D'ailleurs, ça ne m'étonnerait pas que d'une certaine manière, le cinéaste ait pu être influencé par Clouzot, n'ayons pas peur de le dire. En fait, on sait quel est la trame car j'avais deviné le complot mis en place entre le personnage du directeur (superbe Paul Meurisse) et la maitresse (Signoret), de connivence pour éliminer Christina (jouée par la femme du réalisateur, Véra Clouzot). Donc, ce n'était pas vraiment une surprise.

En fait, j'ai failli ressortir déçu de cette oeuvre, d'avoir face à moi un dénouement que j'avais aisément deviné. Bien que la lecture seconde du film reste remarquable, cette confrontation entre le bien et le mal, la manière dont Christina se situe entre les deux couplée à l'innocence de l'enfance est déjà remarquable. Mais il y a cette dernière petite séquence avec le gosse qui dit, après la mort de la femme du directeur, avoir vu cette dernière dans la journée lui rendre sa fronde. Comment interpréter cette fin ouverte, dans un conflit entre le bien et le mal qui dure depuis longtemps. Deux idées sont pour moi à dégager: la première, c'est l'enfant qui s'éloigne après avoir dit qu'il a vu la directrice. D'une certaine manière, c'est l'innocence, le bien qui s'en va de ce monde, car il n'a rien à faire là. La seconde interprétation est celle qu'on dit parfois plus en adéquation avec le cinéma de Clouzot: c'est que la maitresse n'est réellement pas morte et qu'en fait, celle qu'on prenait pour quelqu'un de bien est encore pire que les autres puisqu'elle trompe les personnes qui tentent de la tromper. Et l'intervention tardive du policier peut appuyer pour moi cette hypothèse. Mais rien n'est certain dans ce final...

Note: 4/5

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