Pusher III

De: Nicolas Winding Refn

Avec: Zlatko Buric, Marinela Dekic, Ilyas Agac, Dan Gitte, Dan Dommer, Ramadan Huseini, Levino Jensen, Slavko Labovic, Sven Erik Eskeland Larsen, Loki Kutjim, Marek Magierecki, Kurt Nielsen, Susan Petersen, Karsten Schroder, Hakan Turan,...

Pays: Danemark

Année: 2005

Synopsis

Milo, un trafiquant de drogue serbe, suit une thérapie de groupe pour soigner sa toxicomanie. Aujourd'hui, sa fille fête son 25e anniversaire, et il doit préparer un banquet pour une quarantaine de convives. En plein préparatif, il doit aussi veiller à ses affaires en cours. Il attend une livraison d'héroïne. A la place, il se retrouve avec des pilules d'ecstasy. Bien que ne connaissant rien à ce marché, Milo décide de garder la livraison et de la revendre. Mais ses lieutenants tombent malades, vraisemblablement intoxiqués par les pâtés préparés par Milo. Retournant à la fête, Milo entreprend de remplacer les pâtés avariés. Sous l'effet du stress, il succombe à la tentation de reprendre de la cocaïne. Là-dessus, son livreur de drogue lui demande de s'occuper d'un de ses amis proxénètes, qui cherche à vendre une de ses filles. La nuit est mal partie...

Avis

Dernier film de la trilogie Pusher et on peut déjà tirer une conclusion, c'est que le cinéaste présente une cohérence remarquable dans la manière de présenter les choses, tant sur le plan formel que sur l'écriture scénaristique.

Cette fois, Refn s'intéresse à Milo, le trafiquant de drogue serbe qui essaie justement d'en sortir, d'arrêter de toucher quoi que ce soit, stopper sa toxicomanie. Dans le même temps, il continue les affaires. C'est pas parce qu'il ne veut plus se droguer qu'il n'a plus envie de fournir les toxicos d'ailleurs.

Le véritable tour de force du cinéaste est une fois encore de nous faire ressentir de l'empathie pour des personnages qui sont quand même de véritables salauds. Milo est un gars qui d'une manière ou d'une autre essaie quand même de s'en sortir. Mais les mauvais choix et ses relations ne l'en aident visiblement pas. Il y a quelques séquences assez prenantes, presque émouvantes, notamment lors du cadeau d'anniversaire qu'il offre à sa fille et de ce petit discours. Ce salaud sait se montrer attentionné et gentil envers d'autres personnes ? Comme envers cette jeune fille polonaise qu'on tente de forcer à se prostituer.

Milo, c'est aussi un homme en fin de cycle, en fin de vie. Milo n'a plus réellement sa place sur le marché. Il est en train de se faire rouler par les jeunes, par la nouvelle génération qui se met en place. Milo est un has-been et il commence à s'en rendre compte. Mais il a toujours des crocs et peut très bien mordre si nécessaire.

Comme d'habitude le cinéaste y montre une certaine forme de violence, sans en montrer de trop, jusqu'à cette séquence où ils doivent découper un cadavre. Alors, certains trouveront que le cinéaste va beaucoup trop loin en montrant ce corps suspendu à un treuil et Radovan, un ami à Milo, commencer à l'égorger comme un cochon (je précise à nouveau que notre homme est déjà mort), le vider de ses tripes pour enfin pouvoir le découper. Un véritable travail de boucher. En fait, hormis la vue des tripes, je trouve la séquence pas réellement choquante.

Le plan final me laisse par contre sur ma faim. J'espérais autre chose, une réelle fuite pour Milo. Mais non, le cinéaste est là, enfermé dans le jardin, entouré par les arbres (soulignant l'impossibilité de s'en sortir) face à une piscine vide (un personnage sans vie ?). On retiendra également que Refn déjoue tous les pièges de la caricature dans le genre et démontre une véritable cohérence donc dans le traitement des trois personnages, enfermés dans un monde dont l'échappatoire semble impossible ou compliqué.

Note: 4/5