Micmacs à tire-larigot

De: Jean-Pierre Jeunet

Avec: Dany Boon, André Dussollier, Nicolas Marié, Jean-Pierre Marielle, Omar Sy, Julie Ferrier, Dominique Pinon, Yolande Moreau, Michel Cremades, Marie-Julie Baup,...

Pays: France

Année: 2009

Synopsis

Une mine qui explose au coeur du désert marocain et, des années plus tard, une balle perdue qui vient se loger dans son cerveau... Bazil n'a pas beaucoup de chance avec les armes. La première l'a rendu orphelin, la deuxième peut le faire mourir subitement à tout instant. A sa sortie de l'hôpital, Bazil se retrouve à la rue. Par chance, ce doux rêveur, à l'inspiration débordante, est recueilli par une bande de truculents chiffonniers aux aspirations et aux talents aussi divers qu'inattendus, vivant dans une véritable caverne d'Ali-Baba : Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille. Un jour, en passant devant deux bâtiments imposants, Bazil reconnaît le sigle des deux fabricants d'armes qui ont causé ses malheurs. Aidé par sa bande d'hurluberlus, il décide de se venger. Seuls contre tous, petits malins contre grands industriels cyniques, nos chiffonniers rejouent, avec une imagination et une fantaisie dignes de Bibi Fricotin et de Buster Keaton, le combat de David et Goliath...

Avis

C'est sans aucun doute le moins (ou le plus mauvais, c'est selon) Jean-Pierre Jeunet qu'il m'ait été donné de voir. Et je les ai vu tous. Micmacs à tire-larigot est du Jeunet tout craché. On y retrouve une ambiance décalée, une photographie superbe et un scénario tout aussi à part.

Cependant, force est de constater que créer un univers et s'y tenir, c'est bien. Mais ça ne fait pas tout le film non plus. Jeunet est un peu too much pour certaines choses. L'oeuvre devient trop longue sur la fin à cause d'un scénario un peu trop manichéen et facile.

En effet, Jeunet prend partisan d'un pauvre type, Bazil, qui n'a vraiment pas de chance puisque son père meurt suite à une mine anti-personnelle et lui a une balle en plein front qui peut le tuer à tout moment. Mais tel David contre Goliath, cet anti-héros décide de lutter contre les deux industriels fabricants d'armes. Il est inutile de dire que l'absurde et l'humour viennent évidemment compenser cet énorme manichéisme où les méchants sont vraiment méchants.

Je possède également énormément de sympathie pour Jeunet puisqu'il est l'un des rares cinéastes français, grand public, à tenter de créer un univers à part et original. Mais ici, l'ambiance réellement spectaculaire d'un Delicatessen ou tout le charme et la poésie d'Amélie Poulain disparaissent. Au pire, on y retrouve une jeune brune, quelque peu copie du personnage de Tautou.

Les acteurs ne sont pas mauvais, bien loin de là. Mais j'ai vraiment un gros problème avec Dany Boon qui fait par moment un peu trop du Boon. Les seconds rôles sont par contre assez bons, avec au-dessus des autres, et pas seulement par la taille, Omar Sy.

L'humour prête quand même pas mal à sourire. Même si on était en droit à s'attendre un peu mieux de la part de notre personnage. A noter par contre, une séquence phénoménale avec Thierry Roland et Jean-Pierre Larqué et sur l'introduction d'une nouvelle règle au football.

Bref, une sorte de Jeunet qui pense que créer un univers suffit à lui-même. Ce n'est pas une coquille vide, mais l'oeuvre est un peu trop remplie de défauts que pour convaincre le spectateur. Et puis quelle idée d'avoir été chercher Boon.

Note: 2.5/5