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La culture sous toutes ses formes
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29 janvier 2014

Wadjda

Wadjda

De: Haifaa Al Mansour

Avec: Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani, Ahd, Sultan Al Assaf, Dana Abdullilah, Rehab Ahmed, Rafa Al Sanea, Mohammed Albahry, Mariam Alghamdi, Ali Algorbani,.

Pays: Allemagne, Arabie Saoudite Arabie Saoudite

Année: 2012

Synopsis

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles. Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

Avis

Wadjda est le premier film réalisé par une femme en Arabie Saoudite, mais également à avoir été tourné dans le Royaume. Prenant simplement comme titre le nom de la jeune héroïne de douze ans, l'oeuvre s'inscrit comme une critique de la société saoudienne.

On n'est pas dans un mouvement purement contestataire dans ce film. Au contraire, la critique se veut douce, n'est pas un réquisitoire et il y a même une forme d'humour présente à travers les répliques cinglantes de la jeune demoiselle. Si Haifaa Al Mansour se veut être un peu la porte-parole de la condition de la femme dans l'Arabie Saoudite de nos jours, mais c'est aussi une oeuvre qui va au-delà.

En effet, la réalisatrice ne présente pas une oeuvre clichée sur les relations hommes-femmes. Elle constate que les hommes subissent eux aussi d'une certaine manière les pressions de la société extrêmement religieuse. Le choix du père de devoir épouser une autre femme pour obtenir à tout prix un fils, le jeune garçon qui souhaite déjà se marier, l'interdiction entre un homme et une femme de trainer ensemble hors mariage, etc.

Evidemment, c'est une forme d'hymne à la liberté, au rêve et à un futur bien plus libre. La séquence du vélo que l'on croit voler, accroché à une voiture et cette jeune fille qui se met à le poursuivre comme ce rêve auquel elle s'accroche. Le fameux contrepoint pris après la récitation des différentes sourates du Coran, pour ensuite annoncer qu'avec le prix, elle s'achèterait un vélo. Il y a par là cette dénonciation aussi de l'hypocrisie de certaines personnes, possédant aussi leur secret en marge de ce que la société impose comme comportement.

Wadjda obtiendra finalement ce vélo tant attendu, et prendra la route, poursuivant de la sorte son rêve, celui d'une liberté et d'un futur qu'on annonce meilleur. Bien entendu, le film ne montre qu'un point de vue de cette société saoudienne. C'est certain que la cinéaste donne une seule et unique façon de penser. Ce qui est sûr aussi c'est que le film n'a pas dû plaire à tout le monde par là-bas.

Mais au-delà de ce chemin sur lequel la cinéaste nous emmène, il y a énormément d'authenticité, d'émotion et de symbolisme extrêmement touchant, comme cette dernière séquence rapidement expliquée au paragraphe précédent. L'ultime scène avec la mère est également remplie d'émotion.

Les acteurs sont tous incroyables et la musique de Max Richter sonne toujours juste. Wadjda est une oeuvre qui marque les esprits, un quasi-immanquable de cette année 2013.

Note: 4.5/5

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