Rosetta

De: Jean-Pierre et Luc Dardenne

Avec: Emilie Dequenne, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet, Anne Yernaux, Bernard Marbaix, Frédéric Bodson et Sophie Leboutte

Pays: Belgique, Etats-Unis, France

Année: 1998

Synopsis

Chaque jour Rosetta part au front à la recherche d'un travail, d'une place qu'elle trouve, qu'elle perd, qu'elle retrouve, qu'on lui prend, qu'elle reprend, obsédée par la peur de disparaître, par la honte d'être une déplacée. Elle voudrait une vie normale comme eux, parmie eux.

Critique

Le film qui fit entrer les frères Dardenne dans le cercle des réalisateurs qui gagnèrent une palme d'or à Cannes (ils rentreront ensuite dans le très fermé cercle des vainqueurs à deux reprises avec leur film L'enfant).

Tout d'abord, ce qui m'a fait voir le film Rosetta, c'est parce qu'avec l'école je devais aller voir L'enfant. Mais je ne voulais pas voir leur dernier film sans en avoir vu au moins un film des frères Dardenne, juste pour voir un peu leur style.

Tout d'abord, l'histoire du film fait un peu office de point faible je dirais. Non pas parce que le scénario est mauvais mais parce qu'un film ayant comme thème un drame social, c'est-à-dire la fille paumée venant d'un milieu défavorisé avec une mère alcoolo et dont le but principal est de (re)trouver un emploi, il y a nettement plus joyeux comme histoire. D'autant que Rosetta sera prête à tout pour se faire embaucher ou garder un poste. Le fait que l'histoire soit déjà un peu "spéciale" nuit probablement au film car le public risque de se montrer assez réticent à aller le voir.

Ensuite, la façon dont les frères Dardenne ont tournés leur film, caméra à l'épaule, qui ajoute du réalisme à cette histoire et on a droit à de longs plans-séquences et à des descriptions de ce que fait Rosetta (Rosetta qui mange sa gaufre, Rosetta qui marche dans la rue,...). Donc, le film est lent et Jean-Pierre et Luc Dardenne nous propose également beaucoup de zooms sur les personnages. La façon dont le film a été tourné n'a pas du plaire à tout le monde mais je dois dire que j'ai aimé et je dois avouer qu'à la réalisation, les frères Dardenne se débrouillent très bien.

Et puis, il y a les acteurs et plus particulièrement trois grands acteurs. Tout d'abord, Emilie Dequenne, qui a d'ailleurs reçu le prix d'interprétation féminine à Cannes, débutait, si je me souviens bien, au cinéma avec ce film. Et c'est vraiment réussi. Elle nous sert une interprétation vraiment excellente. Tout comme Olivier Gourmet qui doit être avec Benoît Poelevoorde le meilleur acteur belge actuellement. Et j'ai aussi aimé l'interprétation de Fabrizio Rongione, à qui je ne peux faire aucun reproche.

Je pense que la palme d'or pour ce film est méritée (bien que je ne me rappelle plus des autres films en compétition) car que ce soit à la réalisation comme dans l'interprétation des acteurs, il s'agit d'une grande réussite. Ce qui nuit au film est son histoire que beaucoup considère comme ennuyante. Personnellement, ça ne m'a pas dérangé mais il est clair que je ne veux pas des fils comme celui-ci tous les jours! En clair, il s'agit d'un bon film belge mais si vous n'aimez pas les films dramatiques, passez votre chemin...

Note: 2/5 (L'avis ne correspond plus.)

Comments

[D&D]

Ouf ! Je peux m'offrir une mini-virée, ce soir :-)
Ahhhhh... et quel beau film (n'écoutons pas Chris sur ce coup là), et quelle magnifique palme (avec Cronenberg en chef de jury, ce qui a dû contribué à l'agacement de notre maître du jeu).
Et je trouve aussi que les comédiens sont incroyables ici.
Bref...
Tu vas bien ?
Euh...
"mais il est clair que je ne veux pas des fils comme celui-ci tous les jours!" : tu veux dire qu'au fond tu voudrais vraiment être réalisateur, c'est ça ?
T'inquiète, je rigole, je t'envoie pas pour trente ans en psychanalyse :-)
A plus, Benoît !

[Chris]

Pour ma part, je n’adhère pas beaucoup à ce style, trop misérabiliste, sans recul et extrêmement ennuyeux.

[jess bestactors]

exellent ce film