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La culture sous toutes ses formes
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23 septembre 2005

La chute

chute2De: Oliver Hirschbiegel

Avec: Bruno Ganz, Alexandra Maria Lara, Corinna Harfouch, Juliane Köhler, Ulrich Matthes, Heino Ferch, Christian Beikel, Matthias Habich, Thomas Kretschmann et Ulrich Noethen

Pays: Allemagne

Année: 2003

Synopsis

Berlin, avril 1945. Le IIIeme Reich agonise. Les combats font rage dans les rues de la capitale. Hitler, accompagné de ses généraux et de ses plus proches partisans, s'est réfugié dans son bunker, situé dans les jardins de la Chancellerie. A ses côtés, Traudl Junge, la secrétaire particulière du Führer, refuse de l'abandonner. Tandis qu'à l'extérieur la situation se dégrade, Hitler vit ses dernières heures et la chute du régime.

Critique

Probablement le film le plus controversé de ces derniers mois, La chute nous propose de découvrir les dernières heures de la vie d'Hitler et du régime nazi. Controversé car le film nous fait surtout découvrir un Hitler avec un visage plus humain.

Tout d'abord, je voulais tire mon coup de chapeau à Oliver Hirschbiegel pour avoir traité le sujet de la façon dont il l'a fait. C'est un projet très compliqué mais en aucun cas le réalisateur ne passe sous silence l'idéologie d'Hitler. Il ne montre, certes, pas les camps de concentration mais la question de l'élimination des juifs et des races inférieures est abordée (Hitler en parle dans son testament), il nous montre aussi un Hitler parlant des différentes races humaines et que les races fortes triompheront des faibles comme le veut la nature. Et si le peuple allemand, et par conséquent l'Allemagne, ne venait pas à gagner la guerre, Hitler considérerait que son peuple ne méritait pas de continuer a vivre car il serait devenu une faible race (Si la guerre est perdue, peu m'importe que le peuple périsse. Ne comptez pas sur moi pour verser une seule larme. Il ne mérite pas mieux). En clair, le réalisateur montre un Hitler avec des sentiments mais il n'oublie pas le monstre qu'il était. Oliver Hirschbiegel nous fait découvrir aussi la mentalité des S.S. de l'époque: tous était prêt à se suicider si le Führer venait à mourir. Beaucoup se suicideront. Mais cela nous montre aussi le pouvoir psychologique et moral qu'Hitler pouvait avoir sur des hommes.

D'un point de vue de la réalisation, c'est nickel je trouve. Je n'ai remarqué aucun défaut apparent. Oliver Hirschbiegel n'est peut-être pas Sergio Leone ou Stanley Kubrick mais il se débrouille bien. Avec les scènes dans le bunker, on a droit à des plans assez proches de l'acteur pour faire passer le sentiment de confinement qui règne dans ce genre de bâtiment. Le réalisateur joue aussi sur la corde sensible en nous montrant la mère qui empoisonne ses enfants car ceux-ci, d'après elle, étaient trop bon pour connaître le monde sans le national-socialisme. D'ailleurs, le réalisateur nous montre surtout les scènes où des enfants ou adolescents se suicident (les jeunesses hitlériennes) alors que pour la plupart des suicides des S.S. et d'Hitler, on a droit à une image d'une porte, de l'extérieur mais on entend juste la détonation...

La plus grande force du film, c'est Bruno Ganz. Je n'ai jamais vu d'autres films avec cet acteur là mais je pense qu'avec le personnage d'Adolf Hitler, il tient le rôle de sa vie. C'est probablement l'une des meilleures interprétations qu'il m'aie été donné de voir depuis longtemps pour des films récents! Là où Chaplin l'incarnait avec ironie et satire, le rôle de Bruno Ganz est totalement sérieux. Déjà la ressemblance physique est frappante. Mais les "mimiques" du visage, les gestes des bras, etc., je ne vois pas qui d'autre sur tous les acteurs actuellement aurait pu interpréter ce rôle avec tant de conviction et de talent! C'est avec Chaplin la meilleure représentation d'Hitler qu'il m'aie été donné de voir. Ensuite, les seconds rôles sont très bons, j'ai bien aimé l'interprétation de Alexandra Maria Lara (Traudl Junge), Ulrich Matthes (Goebbels), Christian Beikel (Ernst-Günther Schenk), André Hennicke (Whilhelm Mohnke) et Götz Otto (Otto Günsche). En tout cas, ce n'est pas dans le casting qu'on trouvera des défauts apparents.

D'un point de vue historique, il ne faut pas oublier qu'Hitler est parvenu au pouvoir grâce aux élections. Au départ il a été élu démocratiquement. Ce n'est qu'après qu'il s'est arrangé pour élminer tous ses rivaux politiques, religieux, ou alors les races qu'il disait faible et que si l'on s'en référait aux lois de la nature ne devaient pas survivre. Hitler était un monstre mais des criconstances l'ont amenés à devenir ainsi: décès rapide de ses parents, supporte mal la défaite de son pays lors de la 1ere guerre mondiale, rate son examen d'entrée à l'académie des arts de Vienne,...). Mais cela n'excuse en aucun tout ce qu'il a pu commettre comme monstruosité. Mais que ce serait-il passer s'il avait réussi son examen d'entrée à l'académie? Personne ne peut y répondre. Cette terrible guerre a coûté la vie a des millions de personnes, le monde a souffert terriblement de la guerre et les Allemands aussi...

Je pense que le film de Hirschbiegel peut servir de sorte de témoignage mais il ne faut pas non plus édulcorer le personnage d'Hitler, je crois que c'est un film qu'il faut voir en se disant que l'hommme que l'on nous montre n'est pas n'importe qui, que par sa faute des millions de gens sont décédés! Mais est-il le seul? Pensez vous que Staline et son goulag valent mieux? Peut-être que l'erreur de Hirschbiegel est d'avoir voulu trop montrer l'homme qu'était Hitler. Moi-même je ne sais pas dire si c'est une erreur ou une bonne chose. Tout ce que je sais, c'est qu'en chaque homme peut se cacher un monstre et que chaque monstre cache un homme...

PS: à noter que le réalisateur a eu la très bonne idée de commencer et terminer son film avec la vraie Traudl Junge et que juste avant le générique et la dernière intervention de la secrétaire, de nous donner des précisions historiques sur certains personnages allemands (moi qui adore l'histoire, j'ai trouvé cela intéressant).

Un film qui doit être vu au moins une fois et que j'ai personnellement aimé!

Note: 3.5/5

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Commentaires
M
Comment représenter la figure emblématique du Mal du 20em siècle lorsqu'on réalise un film sur les derniers jours d'Hitler en prenant le point de vue des nazis ? C'est là toute la question posée par la Chute, ou plutôt que l'on se pose après avoir vu le film. Comment ne pas tomber dans le malsain portrait d'un homme psychopathe, à la limite de la complaisance auto flagellatrice pour le peuple allemand (le film est allemand et tombe pile, comme par hasard, pour la commémoration des 60 ans d'Auschwitz) ?<br /> <br /> <br /> Car finalement, c'est la seule chose qui ressort du film. Au-delà des traditionnels « olala ! Ce film est un chef d'oeuvre » que déclenche tous films de guerre chez ceux qui veulent se donner un genre « je me sens concerné par la Guerre Mondiale, les bébés phoques, la déforestation et tout ça », il y a le film. Un film qui suis les derniers jours d'Hitler au pouvoir. Ou plutôt de son entourage. Car avec le Monstre, c'est tout le parti qui sombre dans le désarroi, dans le doute, les craintes. On ne peut que saluer le courage de se placer dans le camp des bourreaux, là où on a traditionnellement les gentils juifs face aux méchants nazis. Un parti pris courageux, risqué, mais qui demande justement une rigueur dans le traitement du sujet, pour ne pas nous émouvoir face aux assassins de millions d'innocents. <br /> Pourtant, dès la première séquence, on manque de tomber dans le piège du mauvais point de vue. Non pas que Olivier Hirshbiegel veuille prendre la « défense » d'Hitler ou rendre sympathique, mais il commet néanmoins l'erreur de nous attacher à un des plus fidèles partisan du Führer avec la séquence des auditions de la secrétaire. La silhouette d'abord invisible d'Hitler puis son charisme indéniable entraîne une sorte de crainte et un report de sympathie vers les secrétaires dont on ne sais rien. Puis viens la première audition où l'on en vient presque à craindre la future secrétaire de ne pas savoir suivre le rythme des paroles prononcées. En une seule séquence, le réalisateur a malgré lui crée un lien entre nous et le personnage féminin à l'écran. Dangereux.<br /> <br /> <br /> Mais courageux. Car à y regarder de prêt, on ne peut décemment pas approcher la Bête sans se mouiller un peu. Au risque de jouer avec le feu, il y a en dépit de l'effet pervers, un effet bénéfique découlant justement de cet effet pervers. A savoir notre attachement (aussi infime soit-il, et même durant quelques secondes) à Traudl Junge, la secrétaire qui nous place finalement dans une situation de malaise, nous mettant finalement face à notre propre fascination pour le Fuhrer, principale motivation qui nous a poussé à voir le film. Un Führer qui est finalement, dans cette scène, présenté comme un monstre qui séduit pour rallier à sa cause. <br /> Le reste du métrage va d'ailleurs constamment jouer sur notre voyeurisme au risque parfois de tomber dans l'émotion abusive envers l'entourage d'Hitler. Laissons donc la figure centrale du film pour le moment pour nous intéresser à ces figures satellites gravitant autour du noyau décisionnel. Avec tous ces généraux et partisans, on obtient un patchwork de réactions face à la mort qui arrive. Entre ceux qui n'exécutent pas les ordres, ceux qui fuient, les autres qui restent fidèles jusqu'au bout, et les autres qui pètent les plombs et se noient dans l'alcool, on obtient un panel représentatif de la Fin du Reich. Il flotte une absurdité dans le comportement d'Eva Braun, comme pour maintenir un semblant de dignité face à l'adversité. On fait la fête malgré les bombardements extérieurs et on va promener le chien une fois que le calme revient temporairement. On maintient l'illusion de l'espoir, on va vers la folie douce pour ne pas (trop) voir la vérité en face, à l'image du mariage ridicule où Hitler confirme qu'il est de race arienne ! On se fait assassiner sans chichi dans un salut nazi pour montrer malgré tout son attachement à Hitler. Et pour les fidèles, une balle dans la tête suffit à accepter la fatalité. Quand aux enfants, ils sont tués dans leur sommeil, sans hésiter, malgré le poids d'une certaine culpabilité. <br /> <br /> <br /> On peut s'interroger sur l'émotion que dégagent toutes ces scènes. La mise en scène demeure généralement sobre, froide, pour éviter la complaisance dramatique. Les morts sont directes, rapides, dépourvu d'émotion. L'angle adopté est donc plutôt juste, distant, pour bien marquer que ces êtres qui ont tant ravagé la face du monde ont eux même scellé leur sort et l'accepte (on refuse la capitulation). Pas de pathos à la « regardez comme ces atroces ce qui leur arrive », mais un regard lucide et détaché. Car ces quelques vies ne sont rien face au génocide qui a eu lieu (mais là, le film n'en parle pas, ce qui est quand même peu adroit) et que le réalisateur ne les juge pas, laissant à chacun le soin de les maudire en silence. <br /> Hirshbiegel marque néanmoins certaines ruptures gênantes avec le regard lucide du reste du métrage. Si son style sobre et quasi documentaire (ce qui ne fait pas de lui un grand metteur en scène, comme nous le verrons par la suite) colle assez bien à la distance qui s'imposait face au sujet, il n'empêche qu'il ne peut s'empêcher de faire des incursions maladroites dans l'émotion. On se surprend ainsi à entendre des lettres d'adieu en voix-off avec une musique dramatique et des images de jeunesses hitlériennes se suicidant, franchement mal venue tant l'émotion parait déplacé. Comme si on prenait le risque de rendre attachant des gens qui ont servis le plus abjects des hommes. Certes, ces partisans étaient des êtres qui croyaient en leur cause avec des émotions comme tout homme, mais la présence d'une musique mélo rend presque leur sort dramatique, loin de la fatalité du qui sème le vent récolte la tempête... De même, la mort des enfants de Goebbels, bien que sobre, est loin de la réalité, puisqu'ils furent piqués en vérité par un soldat SS, là où l'on voit la mère faire le boulot avec une certaine tristesse... Sur le fil du rasoir, le récit reviens sur sa distanciation mais les quelques écarts disséminés de ci de là font un peu tâche, rendant le film tendancieux malgré lui. Les nazis étaient des hommes, certes, mais des hommes qui ne respectaient pas les autres hommes. <br /> <br /> <br /> On retrouvera d'ailleurs cet élément dans la figure centrale d'Hitler, véritable père de la Fratrie qui demeure aimable avec sa propre famille mais qui demeure un être parfaitement abjectes dès lors qu'il évoque son peuple qu'il est prêt à sacrifier. « Ce sont eux qui m'ont mis au pouvoir ». Une manière de rappeler que ce sont les allemands qui l'ont fait et que, comme Hitler assume ce qui lui arrive, le peuple doit assumer ses propres responsabilités. Le Führer demeure donc un monstre politique, et pas l'être humain qui a choquer certains spectateurs. Humaniser ? Oui, il l'est. Mais c'est plus dans son attitude de rejet de l'humanité qu'il est un homme. Un être humain peut très bien être capable des pires atrocités tout en étant conscient de ce qu'il fait. Fou, grotesque, mégalo, colèrique, ... Tous ces défauts font partis des pires travers de l'homme en général et se retrouve dans le Füherer, et en ce sens, il est humain. Détestable mais humain. Lâche aussi, dans sa mort totalement mise en scène comme pour fuir ses responsabilités. Jamais il n'est un tant soit peu sympathique, contrairement, par exemple, à la secrétaire, qui comme nous le montrera l'épilogue, n'avait pas pleinement conscience du désastre. On reprochera néanmoins encore une fois le réalisateur de jeter un voile pudique sur la dépouille d'Hitler. Il nous prive en effet d'une des plus forte représentation du Mal anéantis par lui-même en choisissant de ne pas montrer le corps gisant. Une image puissante qui aurait valu plus que de nombreux discours, rendant le bourreau à égalité avec ses victimes dans la mort. Au lieu de ça, le réalisateur commet l'erreur de ne pas nous dévoiler frontalement son sort. Est-ce pour ne pas tomber dans le voyeurisme, évitant au spectateur le plaisir pervers de voir ce corps sans vie ? Regrettable car cette image symbolique aurait été l'ultime occasion de nous mettre face à nos propres sentiments et de représenter toute la fin d'un Empire.<br /> <br /> <br /> Au lieu de ça, on a le droit à une prolongation de 40 minutes où l'on suivra chaque partisans sans son destin là où une image aurait suffit. Plus gênant, la mort de ces partisans est montré avec violence, sans détour, déclenchant finalement toutes les réactions que le corps mort d'Hitler auraient suffit à provoquer. Ce qui tend à faire balancer le film dans une certaine pudeur envers le Führer qui disparaît de l'écran digne dans la mort, contrairement à ses généraux. Ce qui tend également à brouiller l'intégrité de distanciation vis-à-vis du sujet, comme s'il n'osait être pris à bras le corps. Profondément dommage.<br /> En plus de s'épargner un grand moment de cinéma, on s'égare dans la résolution de sous intrigues répétitives et trop longues. Ce reproches est valable néanmoins pour tout le film : le manque global de point de vue. On commence sur la secrétaire, on finis avec elle, mais son regard personnel n'est jamais tout à fait exposé. Au contraire, on s'éloigne d'elle et on se retrouve avec une multitude de seconds rôles plus ou moins forts mais dont aucun n'est véritablement traité en profondeur. Il n'y a qu'à voir le générique de fin où défilent les photos des personnages dont on se demande parfois si on les a vu dans le film. L'intrigue du petit garçon soldat est laissée en court de route, idem pour le médecin... Le film manque totalement de fil conducteur également, s'éparpillant sans progression narrative. Le Berlin encerclé puis envahis nous est révélé oralement, sans plan de carte pour nous donner une idée précise de l'avancée des troupes. Le climat claustrophobe du décor est totalement oublié. On n'est ne se sent pas prisonnier, ni étouffer (là où un étouffement « carcéral » en parallèle avec les victimes auraient été plus judicieux). La faute peut être à ces écarts dans le monde extérieurs, scènes filmé vaguement caméra à l'épaule pour faire style documentaire, mais qui manque totalement de chaos, de violence, de brutalité prise sur le vif. La mise en scène est donc globalement transparente, évoquant plus un téléfilm qu'une oeuvre de cinéma forte qui prend aux tripes. On pourra évoquer les nombreuses longueurs et le final niaiseux où la jeune secrétaire qui ignorait la vérité (c'est cela, oui) et le gamin qui jouait au soldat partent avec leur ignorance sur une bicyclette, comme pour laver les consciences du peuple allemand, en balançant discrètement un panneau précisant les 6 millions de victimes déportés (merci de le préciser une fois que le film est terminé) qui n'apporte rien du tout.<br /> <br /> <br /> Le film ne vaut finalement pas le détour que pour son regard sur les derniers jours du Reich, qui prêtera à polémique, comportant autant de bons points que de fâcheuses maladresses. Mais le filM demeure un pétard mouillé de par son travail de la mise en scène (globalement transparente), par son scénario (mal foutu, pas construit du tout) et sa durée excessive pour faire luxueux. La Chute ? Comme son nom l'indique.<br /> <br /> <br /> NOTE : 3/6
C
Difficile.... Un film qui en dit trop ou pas assez... Son message n'est pas très clair, donc dangereux. Les philosophes au plus haut niveau n'arrive pas à trancher, moi non plus. Mais bof quand même.
R
Viens présenté ton blog, écrit une phrase pour dire ce que l'on trouve dans ton. Car je mets à jour ma page de pub (p. 3).<br /> Et vu que ton blog y figure, j'aimerais que tu y participe. <br /> <br /> Viens mettre ta désciption en page 3 sur l'article PUB CINEMA. merci d'avance.<br /> <br /> ==> steevestifler.skyblog.com
R
Celui ci j'aimerais bien le voir ...<br /> <br /> ==> steevestifler.skyblog.com
S
Ca fait facile un mois (voire 2 mois lol) que je l'ai.. j'ai trouvé pas trouvé le courage de le mater...<br /> Je sais que je vais avoir les nerfs... je sais que j'vais être mal à l'aise... alors j'repousse au maximum :-p
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