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La culture sous toutes ses formes
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25 décembre 2009

Gran Torino

gran_torino_2De: Clint Eastwood

Avec: Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her, Geraldine Hughes, John Carroll Lynch, Cory Hardrict, Dreama Walker, Brian Haley, Doua Moua, Brian Howe,..

Pays: Etats-Unis

Année: 2008

Synopsis

Vétéran de la guerre de Corée et employé pensionné d'une usine de voitures, Walt Kowalski pense que ce qu'il reste de sa vie et de son entourage n'a aucune importance. C'est le cas notamment de ses voisins, immigrants Hmongs d'Asie du Sud-est, qu'il méprise entièrement. Mais par un concours de circonstances, Walt prend la défense de ses voisins contre un gang local qui sème la terreur et l'angoisse.

Avis

Clint Eastwood, plus il fait des films, plus je les aime. Ici, il joue également devant la caméra ce qui est toujours un plaisir. Je ne vais pas faire dans le détail, Eastwood incarne cette fois-ci un américain profond, vétéran de la guerre de Corée. C'est un raciste patenté aussi. Son quartier se délabre et il est de plus en plus envahi par les étrangers. Walt Kowalski ne sent plus chez lui.
A travers une histoire de racisme, Eastwood va nous offrir un film terriblement humain. Le réalisateur de Million Dollar Baby s'attaque à énormément de choses dans son dernier opus.
Premièrement, il y a l'homme face à sa famille. Ils ne se parlent jamais. Kowalski déteste ses petits-enfants (la jeune fille qui cherche à tout prix le profit et qui cherche à avoir la Gran Torino, superbe voiture de marque Ford datant des années 70 et qui va servir de fil conducteur au récit). Ses enfants lui parlent également pour le profit ou essaient de l'envoyer en maison de retraite. Bref, Kowalski et sa famille, ça n'a jamais été cela. Il essaiera bien à un moment donné de faire des efforts mais il constatera très rapidement que c'est inutile.
Ensuite, c'est un homme qui est en réelle quête de rédemption. D'une part, il va tenter de l'atteindre en renouant le contact avec les membres de sa famille.  Cela va prendre énormément d'importance lors d'une confession qu'il va réaliser chez le prêtre parce que la femme de Kowalski a fait jurer au jeune homme d'église de voir son mari aller en confession. Mais c'est aussi une rédemption pour ses erreurs antérieures. Ses souvenirs de la guerre de Corée le hante éternellement, de jour comme de nuit, des actes qu'il a pu commettre.
Et comme troisième point, c'est bien une remise en question de ce qu'il croit et de ses idées par rapport aux étrangers. L'arrivée de la famille tout droit du Vietnam va profondément modifier sa vie. En outre, il va constater qu'il se sentira beaucoup plus proche de ces gens que ceux de se propre famille. Une chose qu'il regrettera d'abord avant d'assumer totalement. Il va développer une relation père-fils (ou presque) avec le fils de le famille voisine. Une réelle complicité va se lier entre eux. Mais il faudra aussi protéger le jeune membre des gangs locaux. Tâche difficile qui va presque se terminer en guerre sanglante, chose qu'Eastwood évitera de manière remarquable. Le film va se terminer d'une manière très humaine.
Ce qu'il y a de très intéressant, c'est que le thème du racisme est totalement désamorcé par le grotesque et le ridicule que Kowalski peut avoir avec ses attitudes de vieux ronchon mais aussi par l'humour qui ressort toujours du film.
Pour moi, il n'y a aucun doute, c'est encore un grand, très grand film du maître. Probablement le cinéaste américain le plus intéressant à l'heure actuelle.

Note: 5/5

PS: Joyeux Noël à vous !

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Commentaires
D
Quel enthousiasme !<br /> Je reste très client de "Gran Torino" - ce qui n'est pas le cas du tout dernier -, et je conserve tout mon respect pour Eastwood, mais je n'arrive pas à rattacher "Gran Torino" à ses oeuvres que je trouve les plus abouties. <br /> Je reste impressionné par la fluidité de la réalisation, et une forme de précision. L'économie du récit aussi, mais l'histoire en elle-même me frappe moins que toi. Je serais moins généreux :-)
W
Dans mon TOP 10 de l'année, incontestablement.
Z
Je n'ai de cesse de dénoncer ce qui est pour moi une imposture. Désolé Benoît mais pour moi ce cru 2009 d'Eastwood sent (pour ne pas dire pue) le cinéma archi-caricatural, c'est d'un moralisme énervant, jamais original, filmé comme un grand-père (qu'il est). <br /> <br /> Bonnes fêtes tout de même et sans rancune ;)
A
L'un des grand film de l'année, le maître Eastwood a encore frappé !!! Un dénouement d'une intelligence rare et une émotion au rendez vous, magnifique.
D
Bonjour Benoît, Gran Torino est en effet un grand film émouvant à la fin. J'avais ma larme à l'oeil. On a traité Eastwood de raciste, je le trouve plutôt misanthrope mais tellement attachant. Un grand monsieur. Bonne journée et bonnes fêtes de fin d'année.
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