Persepolis

20 décembre 2010

persepolis De: Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud

Avec les voix de: Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Simon Abkarian, Gabrielle Lopes Benites, François Jerosme,..

Pays: France

Année: 2007

Synopsis

Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah. Avec l'instauration de la République islamique débute le temps des "commissaires de la révolution" qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais en révolutionnaire. Bientôt, la guerre contre l'Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère. Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l'envoyer en Autriche pour la protéger. A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l'adolescence, la liberté, les vertiges de l'amour mais aussi l'exil, la solitude et la différence.

Avis

Un film qui a rencontré un succès public et critique que je trouve surestimé. Le film se divise en trois grandes parties possédant chacune des défauts notoires. Mais aussi quelques qualités...
Il y a Marjane en Iran pendant son enfance, Marjane en Autriche pendant son adolescence, fuyant le pays et Marjane de retour dans son pays qui va y faire des études universitaires.
La première partie évoque le régime du Shah et la chute qui s'ensuit. Malheureusement, elle arrive avec ses idées bien à elles et si bien sûr, le régime qui a succédé à celui du Shah n'est pas des plus roses, on ne peut s'empêcher d'avoir un côté bien trop propagandistes que pour plaire. Avec une vision des choses qui ne permet de voir qu'un côté du miroir et de ne pas nous présenter des aspects positifs à ce régime. Car il faut rappeler que certaines personnes l'ont voulues et l'ont obtenues ce régime islamiste. C'est qu'il y a donc des partisans. Ces derniers sont à peine présentés, et généralement, ils le sont pour montrer les interdits qu'ils provoquent, les assassinats qu'ils commettent ou le pouvoir exagéré qu'ils ont. C'est une chose que je ne remets pas en cause mais c'est une version bien trop manichéenne du récit. Cela dure dix ou quinze grosses minutes au début et sur la fin, ça disparait quelque peu même si on ne peut s'empêcher d'avoir une version globale sur ce côté manichéen, fort proche de ce que peut l'être un documentaire de Michael Moore.
La deuxième partie nous envoie en Autriche. Là-bas, Marjane raconte l'émancipation qu'elle connait et les libertés que l'Occident lui apporter même si elle ne peut s'empêcher de penser à l'Iran. Elle y raconte aussi toutes les amourettes qu'elle a pu avoir. Et là je dois bien avouer que ça m'a bien plus ennuyé qu'intéressé.
La dernière partie évoque beaucoup plus la liberté de la femme, chose qui avait déjà commencé avec la seconde. Si celle-ci possède de bonnes qualités et notamment grâce à l'excellent personnage de la grand-mère, ça manque toujours de finesse et de recul que pour le hisser au rang de quelque chose de bon ou de très bon.
Le personnage de la grand-mère est donc pour moi le plus intéressant avec celui de l'oncle. Dans l'ensemble, j'ai assez apprécié la famille de Marjane. Bien plus que Marjane elle-même. Le point fort du film demeure certainement l'incroyable travail réalisé sur l'animation et les dessins qui sont des chefs-d'oeuvre du genre à eux-seuls. Cependant, le film demeure trop lourd dans le propos pour (me) convaincre. C'est un peu comme Roman Polanski avec Le pianiste, Satrapi n'a aucun recul sur les événements car bien trop touchées par ceux-ci. Ca ne peut qu'offrir un film manichéen dans le propos.