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La culture sous toutes ses formes
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8 mai 2011

The Servant

the_servantDe: Joseph Losey

Avec: Dirk Bogarde, Sarah Miles, Wendy Craig, James Fox, Catherine Lacey, Richard Vernon, Patrick Magee, Harold Pinter, Ann Firbank, Doris Knox, Jill Melford, Alun Owen,...

Pays: Grande-Bretagne

Année: 1963

Synopsis

Tony, jeune et riche aristocrate, engage un domestique le jour même où il emménage dans sa nouvelle demeure. Son valet de chambre, Barrett, le fascine sans qu'il en ait d'abord conscience: Tony est un être fragile, superficiel, et ne s'entend pas réellement avec sa fiancée Susan. Et Barrett, jour après jour, devient moins servile et plus indispensable...

Avis

Probablement le film le plus célèbre du cinéaste Joseph Losey. Et on peut comprendre vu qu'il possède d'indéniables qualités. 
Cet excellent film psychologique est maîtrisé de bout en bout par Losey. Tout d'abord, il faut souligner l'implacable mise en scène du cinéaste, utilisant à merveille le noir et blanc d'une part, mais proposant aussi des plans inventifs, sans donner une impression de répétition, avec des jeux de miroirs tout en conservant une fluidité.
Toujours d'un point de vue plus formel, il faut souligner les excellentes prestations de Dirk Bogarde et de James Fox. Si le premier était évidemment largement plus connu que le second à l'époque (et même encore de nos jours), il faut avouer que Fox tient très bien la dragée face à ce monument du cinéma.
Venons-en à la forme qui s'avère être finalement la partie la plus réussie du film. Le scénario joue la carte de petits rebondissements semant le doute chez le spectateur. Mais il s'agit avant tout d'une oeuvre mettant en avant l'incroyable rapport et relation qui peut exister entre un dominant et un dominé. Un rapport de force qui va vite s'inverser entre le maître et le domestique. Le maitre étant Tony (le personnage de Fox) et le domestique n'étant autre que Barrett (joué par Bogarde donc). Dans la pratique donc, c'est Tony qui part avec une position de dominant. Mais sa fascination pour son domestique va vite inverser les rôles. Barrett va bel et bien prendre possession petit à petit des lieux avec des stratagèmes qui vont perdre Tony. Et le but du domestique est bel et bien de devenir le maitre de maison. L'oeuvre cultive également de très fortes allusions sexuelles. D'une part, il y a Tony qui est fiancé, qui va coucher avec la soeur de Barrett avant qu'on se demande si ce n'est tout simplement pas en Barrett qu'il est intéressé. L'homosexualité latente de ce personnage existe bien et la preuve réside peut-être dans les posters d'hommes à moitié nu que possèdent Tony.
C'est aussi un film où il manque un tout petit quelque chose pour en faire le chef-d'oeuvre escompté. Ce genre de films où l'on ne trouve pas de défauts significatifs, mais où vous ressentez tout simplement que ce n'est pas non plus le meilleur film du genre. La musique est par exemple un peu trop redondante à mon goût qu'elle en devient finalement lassante.

Note: 4/5

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Commentaires
E
Je n'ai plus tout le film en tête mais il fait partie des 15/20 films qui m'ont marqué durablement avec cette relation curieuse.A l'époque où je l'ai vu l'ambiguité sexuelle ne semblait pas aussi criante mais le rapport de maître à dominé qui s'inverse était fascinant.Je crois me souvenir d'un jeu de balle dans l'escalier...Bogarde et Fox n'y sont pas pour rien,Losey et Pinter,scénariste mais pas auteur comme on le croit souvent,non plus.Rappelons l'écrivain,peu connu,Robin Maugham.
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