La condition humaine

De: André Malraux

Synopsis

"Tchen tenterait-il de lever le moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L'angoisse lui tordait l'estomac; il connaissait sa propre fermeté, mais n'était pas capable en cet instant que d'y songer avec hébétude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu'une ombre, et d'où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même - de la chair d'homme."

Avis

Enfin ! Enfin, je suis venu à bout de ce bouquin qui m'aura tenu pendant près d'un mois. Prix Goncourt en 1933, le roman d'André Malraux évoque la révolution chinoise et la lutte des classes. Mais quand on se dit qu'on est heureux d'avoir fini un livre car on avait du mal à avancer, ce n'est pas forcément bon signe...

Comment parler de manière positive de ce bouquin de Malraux ? Car il faut être honnête, il y a de bonnes choses. Certainement même de très bonnes choses. On peut dire que l'écrivain conceptualise parfaitement son bouquin. Son histoire rejoint celle avec un grand H, évoquant par là l'envie d'émancipation d'une catégorie de la population (les ouvriers communistes), les enjeux européens à ne pas voir arriver au pouvoir le communisme dans la Chine de l'époque (avec le personnage de Ferral qui y perdrait de juteux contrats), etc. Bref, de ce point de vue, l'ouvrage demeure particulièrement intéressant.

Au niveau des personnages, je vais dire qu'il n'y a pas grand monde. On suit parfaitement les trois personnages réellement importants que sont Ferral, Kyo et Tchen. Reste ensuite quelques autres personnages secondaires, apportant parfois des points de vue assez intéressants.

Mon plus gros problème reste la manière dont Malraux raconte son histoire. Il le fait très mal à mon sens. Le style est lourd et parfois très pompeux. En gros et pour être moins poli, on se fait royalement chier sur certains chapitres. Il faut le dire, il y a parfois de très longues descriptions dont on se demande si l'auteur n'a pas eu les chevilles qui ont gonflées. Par contre, l'un ou l'autre passage, notamment la mort de Kyo et de l'un de ses plus proches collaborateurs, en fin de livre, est très prenante. De même que l'interrogatoire effectué par un membre de l'armée chinoise vis-à-vis d'un sympathisant communiste belge (ça ne s'invente pas !).

Bref, une oeuvre que je peux comprendre qu'on puisse apprécier à condition qu'on adhère au style de l'écrivain. De mon côté, il m'a laissé de marbre.

Note: 2/5